Huiler et protéger le bois

Huile de lin pour le bois : Mythes et réalité

dessin du rendement comparé de l'huile de lin et de l'huile de tung à l'hectare
planche dessinée qui explique en 9 points pourquoi je n'utilise pas d'huile de lin pour protéger le bois

On me demande souvent pourquoi je n’utilise pas d’huile de lin pour protéger le bois en intérieur ou en extérieur...Pourtant, les 2 principaux arguments que j’entends en faveur de l’huile de lin sont séduisants :

_ L’huile de lin est « locale », ce qui n’est pas le cas de l’huile de tung.

_ L’huile de lin est « moins chère » que l’huile de tung.

Cela m’a fait beaucoup réfléchir depuis plus de 10 ans que j’utilise des huiles pour la finition et la protection du bois. J’ai toujours préféré l’huile de tung et je le revendique ! Est-ce par snobisme ? Du coup, j’ai creusé à fond le sujet de l’huile de lin pendant plusieurs mois. Découvrez dans la suite de cet article des arguments tangibles afin vous aider à faire votre choix. Cela me permet aussi de démystifier certaines « croyances populaires » au sujet de l’huile de lin !

D’ailleurs, j’ai très vite découvert que les 2 arguments présentés plus hauts étaient à nuancer. La réalité est souvent bien plus complexe…

Dans ces lignes, j’ai résumé pour vous toutes les connaissances que j’ai compilées au cours de mes lectures, échanges et expériences à propos de l’huile de lin. Histoire, culture, usages, bienfaits et mythes. Vous comprendrez alors le danger majeur de l’huile de lin mais aussi le lien secret qui uni les cochons bretons à la petite fleur bleue. Après cette lecture, vous pourrez faire un choix éclairé pour protéger le bois de manière écologique.

Le match Huile de lin vs Huile de Tung !

J’ai comparé dans ce tableau plusieurs facteurs déterminants les qualités de l’huile de lin (pure pression à froid) et l’huile de tung (pure pression également). Je développe chacun de ces points dans la seconde partie de cet article.

Huile de LinHuile de Tung
1> Résistance aux bactéries/champignonsMoyenne à faibleExcellente
2> Indice d’iode/Catalyse168-204/Moyenne170-180/Lente
3> Précautions d’usageChiffons inflammablesPoint d’auto-combustion plus haut
4>Type de culturePlante annuelle/plaineArbre/production 30-35 ans/plaine et moyenne montagne
5> Rendement à l’hectare478L980-1000L
6> Consommation en pétrole (transport, production)40-42g/L50-65g/L
7> JaunissementÉlevéModéré
Comparaison de l’huile de lin et de tung

Si le lin possède de nombreux atouts, ce ne sont peut-être pas ceux auxquels vous pensiez si vous utilisez cette huile. Partons ensemble à la découverte de cette plante ! Prêt pour l’aventure ? Alors, chaussez vos bottes et en route vers un champ de lin…

La culture du lin en France

Le lin est une plante annuelle qui est cultivée en France depuis des milliers d’années. Au niveau mondial, les premières cultures de lin remontent à plus de 10 000 ans dans le croissant fertile de la Mésopotamie.

dessin d'une capsule de fleur de lin par Sophie Le Penher
Capsule de lin

La célèbre tapisserie de Bayeux (68 mètres de long quand même !) est tissée avec du lin. Elle date du XIème siècle et raconte la conquête de l’Angleterre par le Duc de Normandie (un autre « Guillaume »…). Cette plante accompagne donc l’histoire de l’humanité depuis les prémices de l’agriculture !

Une des qualités du lin en agriculture est sa sobriété en apport d’engrais. Par contre, il ne supporte pas la sécheresse. On le cultive donc principalement dans les plaines côtières de Normandie, de Seine-Maritime ou du Poitou-Charentes. Comme c’est une plante frêle, elle est souvent concurrencée par toutes sortes d’adventices. Du coup sa culture nécessite des passages de machine pour désherber.

Le lin exige une rotation des cultures assez longue (5 ans). Cela entraine un assolement particulier qui est intéressant pour le sol mais demande plus de parcelles pour en produire chaque année. Cette plante a un effet bénéfique sur les rendements des plantations suivantes.

Lin « fibre » ou « oleagineux » ?

Quand on parle de lin, il faut distinguer 2 familles végétales bien différentes. Dans la partie nord de la France on cultive du lin pour la fibre et dans le Sud-Ouest pour la graine et l’huile. Le lin « fibre » se caractérise par une plus grande hauteur de végétation et se sème au printemps. Son cousin « oleagineux » est plutôt une culture d’hiver qui limite l’érosion des sols. Cette variété est donc courte et produit logiquement plus de graines.

Faire cette distinction permet déjà de relativiser l’importance des surfaces cultivées en France. En effet, l’Hexagone est surtout une terre de lin « fibre » avec 75% de la production mondiale (lien vers article en bas de l’article). La culture et la préparation de la fibre (le « rouissage ») font appel à des savoir-faire spécifiques. Malheureusement, sur les 160 000 tonnes produites chaque année, seules 30 000 sont entièrement valorisées en France. Le reste est exporté vers l’Empire du Milieu pour y être filé et tissé… avant de revenir chez nous.

Le textile en lin présente pas mal d’avantages par rapport au coton. En effet, le lin est économe en eau, en pesticides et engrais. Cette plante pousse aussi dans des climats et des sols différents du coton ce qui permet de mieux répartir les productions de fibres dans le monde. De nombreux débouchés prometteurs font du lin une fibre d’avenir comme des matériaux composites l’associant au carbone.

Bon, pour huiler votre bois vous pouvez utiliser des chiffons en lin (comme des vieux draps par exemple) mais ce n’est pas l’usage auquel vous vous attendiez en commençant cet article ! De plus, après usage, il faut toujours mettre un chiffon imbibé d’huile de lin à plat ou le tremper dans l’eau. Sinon gare au risque d’incendie. Nous en reparlerons plus tard.

Après le bocage normand, direction le Sud-Ouest. Ici on produit de l’huile de lin « Made in France ». Mais ce qui va suivre risque de vous surprendre…

L’huile de lin en France

Dans le Sud-Ouest, on produit du lin pour les graines. Rien qu’en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie, ce sont 12 000 hectares qui sont dédiés à cette plante un peu frêle.

Savez-vous ce que deviennent les graines ensuite ?

En fait, il n’y a qu’entre 10 et 20% de la production française de lin oléagineux qui finit pressée. Le reste prend son temps (humour un peu douteux mais pas gras). L’immense majorité des graines est transformée en tourteaux. En France en 2010, 94% du lin oléagineux finissait dans la ration du bétail. Les porcs bretons de la filière « Bleu-Blanc-Cœur » (lien en bas de l’article) par exemple en raffolent ! Ce label est d’ailleurs à la manœuvre depuis 20 ans pour la relance de la culture du lin en France. Ce complément alimentaire est d’excellente qualité, en plus d’être local. Tout l’inverse des tourteaux de soja transgéniques et traités au glyphosate qui sont massivement débarqués à Lorient ou à Montoir de Bretagne, tout près de chez moi…

Pour comprendre les bienfaits du tourteau de lin, voici la composition d’une graine de lin :

  • 34% de matière grasse (dont les fameux Omega 3…)
  • 22% de protéines
  • 17% autre (moi qui adore la précision, j’aimerai savoir ce que cache ce fourre-tout…)
  • 9% d’eau
  • 9% de cellulose
  • 5% d’amidon
  • 4% de minéraux

Dans le cadre de l’utilisation pour l’alimentation animale, les graines de lin sont plus ou moins traitées pour être digeste. Elles apportent à la ration des animaux d’élevage des acides gras polyinsaturés (acides linoléique et linolénique) qui sont bénéfiques pour leur santé (et la notre si on consomme de la viande !).

Du coup, on voit bien que l’huile de lin pour l’alimentation humaine et l’industrie représente une part infime de la production française. Nous verrons dans un instant les raisons de ce déséquilibre malgré les bienfaits de cette huile…

Alors, si cette huile pour protéger le bois ne vient pas de France, quelle est sa provenance ?

Le marché mondial de l’huile de lin

Ben oui, fallait s’en douter ! Nous avons encore à faire avec un marché mondialisé. En consultant un site spécialisé, j’ai découvert les pays superstars de la production d’huile de lin. Et là, on ne fait plus dans le local :

  1. CANADA
  2. KAZAKHSTAN
  3. RUSSIE
  4. CHINE
  5. INDE

Du coup, l’argument de l’huile de lin plus « locale » que l’huile de tung vient de tomber.

Comme pour l’ensemble des matières premières, nous sommes face à un commerce mondial qui peut nous faire perdre le nord. C’est comme la fameuse « Moutarde de Dijon » qui n’est pas une appellation d’origine contrôlée (AOC). Du coup les graines de moutarde viennent en réalité du Canada. De même pour les cornichons de 2 célèbres marques françaises qui sont cueillis en Russie…

BAM !!!

Bruit d’une idée reçue qui tombe à plat…

Les usages de l’huile de lin

Nous venons de voir 2 usages importants du lin avec la fibre textile et l’alimentation humaine ou animale. Comme pour l’huile de Tung, il existe de nombreux autres usages de cette huile, principalement dans l’industrie.

Le plus célèbre débouché industriel historique est certainement le linoléum. Inventé par l’écossais Frederick Walton vers 1860, le lino est un mélange d’huile de lin oxydée, de liège et de poudre de bois sur une structure en toile de jute. Le succès industriel de cette matière est dû au coût, à la diversité des décors autant qu’à la facilité de pose et d’entretien. Ce revêtement de sol sans joint améliore à l’époque l’hygiène des maisons et appartements.

Au même titre que l’huile de tung, l’huile de lin entre dans la composition de peintures et vernis. Associée à la térébenthine, l’huile de lin est utilisée depuis très longtemps dans la protection du bois en intérieur (parquet, meuble, boiseries…) et en extérieur. Bon, ça on le savait déjà.

Par contre, j’ai noté un usage auquel je ne m’attendais pas. L’huile de lin sert au montage des roues de vélo car elle lubrifie d’abord les écrous des rayons avant de les bloquer après catalyse… Après, ce débouché ne doit pas absorber des hectolitres au niveau mondial !

Maintenant, il est temps que je réponde clairement à la question posée au début de cet article :

Pourquoi je n’utilise pas d’huile de lin ?

Vous pouvez quitter vos bottes et revenir à l’atelier 😉

Si vous avez déjà lu mon article complet sur l’huile de tung, vous savez que je n’utilise pas d’huile de lin pour protéger le bois. En plus de vous prouver que l’huile de lin pour la protection du bois ne vient pas de France ou de Belgique, voici les autres raisons principales de mon désamour :

A-L’huile de lin grise vite

La composition de l’huile de lin attire les bactéries. En extérieur ou en milieu humide le phénomène est encore plus important. Résultat les bactéries colonisent le film d’huile qui devient d’abord piqué puis gris-noir. Cette coloration n’affecte pas toujours la qualité de la protection (bien que cela reste à démontrer) mais l’effet esthétique n’est pas top.

En comparaison l’huile de tung résiste beaucoup mieux aux conditions humides. J’ai constaté des moisissures qui pouvaient se développer sur un film d’huile de tung dans une salle de bain. Un simple coup de chiffon sec suffit à enlever ces moisissures et le film ne présentait aucun point noir. La moisissure restait en surface SANS coloniser le film d’huile de tung.

B-L’indice d’iode : un indicateur fiable ?

Pour qu’une huile soit classée comme « siccative », son indice d’iode doit être au-delà de 150 . Pour les chimistes, vous pouvez consulter cet article de Gérard Gomez sur la siccativité des huiles et le phénomène de réticulation.

L’indice d’iode

Voici dans le tableau suivant les indices d’iode de quelques huiles :

HUILEINDICE D’IODE
Arachide80-106
Coco6-12
Colza94-120
Lin168-204
Maïs103-140
Olive80
Soja117-143
Tung170-180
Sardine185
Chanvre145-170
Indice d’iode d’une sélection d’huiles végétales et de poisson

On classe les huiles végétales en 3 familles :

  • Les huiles non-siccatives : indice d’iode inférieur à 110
  • semi-siccatives : indice d’iode entre 110 et 150
  • siccatives : indice d’iode supérieur à 150

Parmi les huiles les plus siccatives, on peut citer le lin et le tung bien sûr mais également l’huile de chanvre ou de sardine… De là à protéger son parquet avec de l’huile de poisson, faut pas pousser non plus 😉

Il est tentant de chercher les huiles les plus siccatives (c’est à dire avec l’indice d’iode le plus élevé) pour protéger le bois. Elles sèchent plus vite et on peut penser qu’elle protège mieux le bois. Sauf qu’un indice d’iode élevé peut favoriser le rancissement de l’huile. J‘ai conservé de l’huile de tung pendant 11 ans dans un bidon et l’ai utilisée sans problème. Elle avait gardé ses qualités protectrices.

La qualité de la protection du bois par une huile végétale (excluons de fait l’huile de sardine) ne tient pas uniquement à se siccativité. Il faut aussi prendre en compte la réaction chimique engendrée par l’oxydation et la réticulation de l’huile : les liaisons covalentes. Et là, l’huile de tung tire mieux son épingle du jeu.

C-La catalyse rapide de l’huile de lin modifiée : une fausse bonne idée.

Dans le commerce, vous trouverez plusieurs types d’huile de lin plus ou moins modifiés. L’huile de lin pure catalyse de manière assez équivalente à l’huile de tung. Cependant, les industriels ont développés plusieurs méthodes pour accélérer le séchage de l’huile de lin :

  • La chauffe (« boiled linseed oil ou huile de lin cuite »)
  • La pré-oxydation (chauffe modérée et apport d’oxygène)
  • La cuisson à 300°C sous vide (Standolie)

Ces modifications s’accompagnent souvent d’un ajout de siccatif pas toujours très propres comme les sels de cobalt ou de zirconium. Les sels de plomb sont désormais interdits (on ne va pas les regretter !). Comme vous le voyez, on n’est plus tout à fait dans l’ambiance « première pression à froid » 😉

Voilà pour le côté industriel.

Maintenant, cela répond à un désir que j’entends souvent :

 » Je veux que mon huile sèche rapidement ! »

Un client pressé…

Je suis désolé de vous dire qu’à mon avis, c’est une fausse bonne idée d’utiliser une huile catalysée / pré-oxydée / bidouillée. Plus l’huile sèche vite, moins elle a le temps de pénétrer dans le bois. Il en résulte un film plus épais en surface et apporte un fini plus brillant. En soi, ce n’est pas le brillant qui me gêne, même si je ne recherche plus cet effet depuis que j’ai arrêté le vernis polyuréthane il y a 13 ans. En revanche, l’épaisseur du film d’huile de lin et sa dureté est un problème.

  • D’une part, il rend les reprises ponctuelles visibles. J’avais remarqué ce problème avec les huiles dures danoises (standolie). Il est impossible de recharger les zones de passage fréquent sur un parquet ou un escalier sans avoir d’auréoles et autres différences de nuances disgracieuses. À l’époque, je pensais que ce problème était inhérent à toutes les huiles. En fait, il est dû à la catalyse rapide.
  • D’autre part, que penser d’un film épais, dur et brillant ? Finalement, ça singe le vernis, non ? Du coup, on se retrouve avec les mêmes problèmes de craquelure en extérieur. L’eau s’infiltre ensuite dans les fissures et on est bon pour un week-end de ponçage

De son côté l’huile de tung prend son temps pour sécher, c’est vrai. Par contre elle laisse le bois la pomper tranquillement et nous, on a le temps d’essuyer les surplus pour avoir une protection fine au toucher incomparable. Les reprises ponctuelles de finition sont invisibles et ça, c’est vraiment top pour les lieux où l’usure n’est pas uniforme. La philosophie de l’huile de tung c’est :

« Entretenir au lieu de poncer ».

Ça coule de source (sûre)

D-Huile de Lin : DANGER !

J’ai déjà raconté dans un autre article l’histoire de cet industriel que j’ai contacté pour étudier l’incorporation de pigments dans l’huile de tung. Il m’avait expliqué qu’il ne voulait plus travailler avec de l’huile de lin car elle était responsable de la destruction complète de son atelier de production industrielle près de Lyon. En effet, un week-end, une poubelle remplie de chiffons imbibés d’huile de lin s’était spontanément enflammée. L’incendie s’était rapidement propagé à toute l’entreprise. Les pompiers n’ont pu que constater les dégâts…

Vous n’avez probablement pas d’usine de couleur mais sachez que les chiffons imprégnés d’huile de lin dégagent de la chaleur lors de la réaction de catalyse. Il faut impérativement les faire sécher à plat sur une surface ignifugée, les stocker dans un pot en verre fermé hermétiquement ou bien les tremper dans l’eau. Plus l’huile de lin utilisée est modifiée (c’est-à-dire catalysée), plus la réaction est puissante. Les mélange avec la térébenthine abaissent encore le point éclair.

A l’opposé, l’huile de tung est plus stable. Seule les résidus de pressage (tourteaux) sont classés « inflammable ». Après, ne tentez pas le diable non plus et stockez vos chiffons en pot de verre fermé. En plus, vous pourrez les utiliser plus longtemps avant qu’ils ne deviennent tout durs.

E-Culture annuelle ou plantation pérenne ?

illustration d'une plante et d'une fleur de lin

Un autre argument à prendre en compte est la dépense d’énergie d’une culture annuelle face à une plantation avec une durée de rotation d’environ 30 ans. Dans le premier cas, il faut semer chaque année pour récolter. Le semis demande de l’énergie :

  • 1er Passage du tracteur pour préparer le sol
  • 2ème passage pour semer
  • x passages pour traiter, sarcler…
  • Encore un pour récolter.

Une plante annuelle est très énergivore en mode « agriculture intensive ». En consultant le site de l’ADEME, j’ai trouvé les chiffres de consommation de carburant à l’hectare en fonction du type de culture. Le blé et le maïs sont en milieu de tableau avec 100L/ha. La betterave à sucre monte à 150L/ha (sans compter les néonicotinoïdes interdits en Europe depuis 2018 mais toujours autorisés en France pour cette culture). Ça commence à faire cher la carie ! Mais le pompon revient à la vigne avec ses 190L/ha ! Va falloir envisager de passer à la bière… Bio !

Je n’ai pas de chiffres pour le lin. En extrapolant, on peut estimer qu’il doit se situer entre autour de 100L/ha. Dans le tableau en lien, on voit que l’arboriculture est très gourmande en pétrole également. Ce n’est pas étonnant car les fruits de table sont énormément traités. on cite souvent la pomme comme exemple avec ses 35 traitements choisi parmi un panel de 2500 produits (fongicides, herbicides, insecticides…). D’ailleurs, on ne compte ici la consommation de pétrole pour produire les engrais et pesticides.

Et le tung ?

Je ne vais pas vous mentir, je ne passe pas ma vie dans les plantations de Tung du Guizhou, en Chine ! Par contre, je connais assez le pays pour vous dire que les tracteurs sont quasi inexistants jusqu’à aujourd’hui dans les campagnes. Pourtant, ils en fabriquent plein mais ils les exportent ! Les traitements et le désherbage se font donc par des passages d’ouvriers agricoles, sans machine. Le fait que les arbres de tung soient souvent plantés sur des terrains pentus n’encourage pas non plus l’utilisation de tracteurs.

Au niveau production, hors transport, le bilan carbone est en faveur de l’huile de Tung, augmenté encore par la photosynthèse de l’arbre.

F-Rendement à l’hectare

Comparons maintenant les rendements à l’hectare de l’huile de lin par rapport à celle de Tung. Cette donnée est importante car la raréfaction des terres agricoles est une menace sérieuse pour l’alimentation humaine et animale. Utiliser des terres pour produire des matières végétales non alimentaires doit se faire de manière réfléchie.

Avec ses 38% d’huile dans la graine, on obtient 478L/ha d’huile de lin. La graine du Vernicia fordii (tung tree) a un rendement plus faible, de l’ordre de 25%. Par contre la densité de plantation est élevée. En effet, on compte un arbre pour 25m2 soit 400 arbres à l’hectare. Sachant qu’on récolte environ 10kg de graines par sujet, le rendement en huile de tung est de près d’une tonne à l’hectare ! C’est plus du double de l’huile de lin !

Rendements comparés de l’huile de lin et huile de tung à l’hectare

Cette différence signifie que pour produire une tonne d’huile de lin, il faut 2 fois plus de surface que l’huile de tung. Et qui dit 2 fois plus d’espace dit aussi 2 fois plus de pétrole pour 1 litre d’huile produit. Alors, 1 litre d’huile de lin demande 0,21L de pétrole au champs. Retenez ce chiffre car il nous servira ensuite pour mesurer le bilan carbone de ces 2 huiles. Et si vous pensez que l’huile de lin bio a un meilleur bilan carbone, ce n’est pas une certitude. L’agriculture biologique demande parfois plus de passage de tracteur… Donc plus de pétrole ! Par exemple on remplace un herbicide par 2 ou 3 sarclages.

G-Derrière le prix d’achat, le coût caché

Si on se focalise sur le prix d’achat de l’huile de lin bio ou pas, c’est sûr qu’elle bat à plates coutures celle d’abrasin. Malheureusement, c’est un peu tenter de comparer une voiture d’occasion avec 250 000km au compteur et une voiture neuve. Bon, j’exagère un peu mais l’idée c’est de se demander sur le long terme quel est l’investissement le plus rentable. Si vous utilisez de l’huile de lin pour bois extérieur, la longévité est plus faible qu’avec de l’huile de bois de Chine (tung). Comme je vous l’ai déjà dit, elle est plus sensible aux bactéries et champignons. Votre travail sera à refaire plus vite.

Si vous comparez le prix de l’huile de lin chez Leroy Merlin ou Castorama (autour de 6-7€ le litre) et celui du tung, vous semblez être gagnant. Par contre, si vous comptez votre temps pour refaire le travail, alors vous choisirez le produit qui protège le bois le plus longtemps ! Le prix d’achat est une chose mais quand il faut sacrifier un week-end à poncer et huiler là, l’importance d’économiser quelques euros sur un chantier passe en second plan…

H-Mélange térébenthine/huile de lin : le combo maléfique !

Ah ! La fameuse popote « huile de lin térébenthine » ! Son odeur incomparable ! La recette est transmise depuis des générations. Ajouter de la térébenthine à l’huile de lin la rend encore plus inflammable. C’est encore pire si vous utilisez de l’huile de lin cuite ou de la standolie. Il en est de même si vous ajouter un siccatif pour huile de lin, cela abaisse dangereusement le point d’auto-combustion.

D’autre part, la térébenthine n’est pas toujours « pure gemme » c’est-à-dire issue du gemmage de la résine de pin. Elle est bien souvent additionnée de solvant pétrolier (type white spirit). Dans tous les cas le mélange huile de lin-térébenthine est irritant pour les voies respiratoires ou la peau et peut provoquer de l’eczéma.

Franchement, je ne recommande pas du tout ce type de mélange. Toutes les recettes de grand-père ne sont pas bonnes. Papy utilisait aussi beaucoup de saletés ! Souvenez-vous de la peinture au plomb qu’il a laissé sur les murs du pavillon ou de la belle amiante qui tapisse les plafonds de nombreux lieux publics…

I-Bilan carbone de l’huile de lin face à l’huile de tung

Le bilan carbone d’un produit est vraiment délicat à calculer ! Pour comparer les 2 huiles (lin et tung), j’ai dû fouiller dans des masses de documents pour en extraire les paramètres nécessaires à notre équation. Pour obtenir les chiffres suivants, je me suis référé aux documents de l’ADEME pour la consommation de carburant dans le transport maritime. Je vous ai mis le lien en bas de cet article si vous voulez vérifier mes calculs.

Voici les paramètres :

  • La distance parcourue : 5820km depuis Montréal pour la graine de lin du Canada, notre premier fournisseur contre 18800km pour l’huile de tung depuis Shanghai. Je suis parti du principe que les 2 frets arrivent au Havre bien que la graine de lin soit triturée au Bénélux.
  • Le type de porte-conteneur : j’ai retenu 2 tailles de bateaux. Un moyen qui transporte moins de 7500 EVP (conteneur « équivalent 20 pieds » soit 33m3), fret total = 46 400 tonnes. Un gros navire transporte 74 900 tonnes. Ces mesures sont tirées du dossier de l‘ADEME.
  • La consommation en fuel lourd selon le type de porte-conteneur : 174kg/km pour le moyen et 210kg/km pour le gros.
  • Les rejets de CO2 de ces mêmes navires : 13,4g CO2/t.km et 10,1g CO2/t.km.

Maintenant on peut s’amuser à compter ! Déjà on comprend pourquoi la tendance est au navires de plus en plus gros : ils consomment moins par unité de poids transporté. Voici les résultats rapportés à chaque type d’huile.

1/ Consommation en fuel lourd (HFO)

> Huile de lin : selon le type de cargo, la consommation se situe entre 17,5g et 22g de fuel pour 1 kilo de graine. Comme le rendement en huile est de 38%, on arrive à un intervalle compris entre 26,4 et 33,2g pour 1 litre (densité 0,93).

> Huile de Tung : entre 50 et 65g pour 1 litre (densité 0,94).

2/ Rejets de CO2

> Huile de lin : entre 89 et 126g pour 1 litre d’huile.

> Huile de tung : entre 175 et 232g par litre d’huile importée.

3/ Total transport + production

On constate objectivement un bilan carbone de l’huile de lin meilleur que celui de tung. Toutefois, il convient d’ajouter la consommation de diesel nécessaire à la production d’1 hectare d’huile de lin. Avec une densité de 0,84kg/l, il faut donc 75,6kg de diesel pour produire 478L d’huile (hors pressage). Le ratio nous donne donc à peu près 0,16kg/L à ajouter à notre consommation en fuel lourd du transport. Ce ne sont pas les mêmes types de carburants donc je ne vais pas extrapoler les émissions de CO2.

Le bilan final est donc entre 42,4 et 49,2g de fuel par litre d’huile de lin contre 50 et 65g pour l’huile de tung. Dans le cas de l’huile que j’importe, elle est transportée sur des porte conteneurs de plus de 7500EVP donc le bilan est plutôt du côté de 50g. Malgré une différence énorme de kilomètres parcourus, le match est donc serré en terme de consommation de carburant ! Ce calcul reste partiel car il faudrait affiner la consommation de pétrole en chine pour le tung et intégrer les coûts de pressage / Raffinage / chauffe des 2 huiles.

Nous pourrions aller encore plus loin en étudiant le bilan carbone des intrants pour chaque culture. En tout cas, plus l’huile est modifiée, plus son bilan carbone s’alourdit. Nous parlons ici de 2 huiles pure pression avant modification. Si l’on considère la plus grande résistance de l’huile de tung dans le temps, finalement l’huile de lin ne présente pas là non plus un avantage certain.

Ma conclusion sur l’huile de lin

Si le prix de l’huile de lin en fait une solution attractive économiquement, vous connaissez désormais les limites de cette huile. Je ne vous recommande donc pas de passer de l’huile de lin sur un plan de travail, un billot ou une planche à découper. Comme pour une pièce humide ou en extérieur, l’huile sera rapidement colonisée par des bactéries et champignons qui la noirciront. Les huiles cuites y sont moins sensible mais elles laissent un état de surface plus brillant et dur qui se rapproche finalement des vernis. Sur un parquet ou un escalier, les reprises partielles sont quasiment impossible sans laisser d’auréoles ou de nuances pas très esthétiques.

Cette huile est également beaucoup associée à la térébenthine ou à des siccatifs qui la rendent encore plus instable chimiquement. Le risque de mettre le feu au garage ou à l’atelier est réel ! De plus la rapidité de séchage supérieur à l’huile de tung limite la pénétration dans les fibres du bois.

Comme elle est moins durable que l’huile de tung pour protéger le bois, alors nous pouvons réserver les usages de l’huile de lin à l’alimentaire, au linoleum et aux tomettes (bien que là aussi l’huile de tung soit très efficace…).

Et si je vous ai convaincu de passer à l’huile de tung pour votre prochain chantier, bénéficiez d’un bon de réduction en laissant votre adresse mail sur l’un des formulaires présents sur les pages du site ;). Rendez-vous ensuite dans la boutique Sol-éco, catégorie « Huiler » pour acheter de l’huile de « Tung Pure » (pour l’extérieur et le bois brûlé Yakisugi ») ou « Haute Protection » additionnée de 10% d’huile d’orange (recommandée pour le parquet, les plans de travail, billots, planches à découper, lambris intérieur…).

Bon chantier !

Guillaume de Sol-éco

Pour aller plus loin : sources et documents

  • Transport maritime, porte-conteneur et consommation de fuel, ADEME, p62 : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/86275_7715-guide-information-co2-transporteurs.pdf
  • Article sur la culture du lin fibre en France : https://maginfrance.fr/la-france-premier-producteur-mondial-de-lin/
  • Filière lin Bleu-Blanc-Cœur : https://bleu-blanc-coeur.org/faq/ou-cultive-t-on-le-lin/
  • Filière lin française : https://www.terresunivia.fr/cultures-utilisation/lin
  • Un article très complet sur le « lin fibre » : https://www.wedressfair.fr/matieres/lin
  • La pomme empoisonnée de Greenpeace : https://www.greenpeace.fr/pomme-souvent-empoisonnee-pesticides/

14 thoughts on “Huile de lin pour le bois : Mythes et réalité

  1. Jean dit :

    Bonjour!
    Merci pour cet article super instructif. Avez vous une idée de la comparaison sur la durée de renouvellement entre les 2 huiles? J’ai vu sur internet 1 à 2 ans pour le tung, et la moitié pour l’huile de lin. Correct?

    1. Guillaume dit :

      Bonjour Jean
      En fait c’est très variable en fonction de l’exposition et du climat.
      Une chose reste sûre c’est que l’huile de tung possède des doubles liaisons moléculaires qui la rende plus résistante que l’huile de lin aux bactéries qui grisaillent le bois.

  2. Miard dit :

    Bonjour
    Merci pour cet article complet. J’ai constaté qu’un panneau de planches douglas avec huile de lin et térébenthine avait noirci alors que de chaque côté de celui-ci la peinture à la farine n’a absolument pas bougé. Pourtant, dans ma peinture suédoise je mets de l’huile de lin mais j’ajoute du sulfate de fer. Est-ce donc les pigments et le sulfate de fer qui bloquent les bactéries ? Est-ce que l’huile de tung est moins jaune que l’huile de lin ? Pourrais-je l’employer pour la peinture à la farine ?
    Merci pour votre réponse. Bonne continuation à vous.
    Françoise

    1. Guillaume dit :

      Bonjour Françoise
      Votre remarque sur le sulfate de fer est effectivement très intéressante. Le sulfate de fer est parfois employé comme antifongique, c’est donc pour cela que votre peinture suédoise ne noircit pas, même si vous la préparez avec de l’huile de lin. Quant au jaunissement, c’est vrai que l’huile de tung est plus stable aux UV que l’huile de lin. Vous pouvez donc utiliser de l’huile de tung pour votre recette.
      Guillaume de Sol-éco

  3. Grosse nouvelle !
    Le site de Sol-éco est maintenant disponible en Espagnol !
    Si vous résidez dans la Péninsule Ibérique, voici le lien pour découvrir nos contenus traduits dans la langue de Cervantes :
    https://soleco-eu.com/
    Hasta Pronto !
    Guillaume de Soleco-eu

  4. Guillaume dit :

    Mazette, cet article est un vraiment très complet.
    Je suis particulièrement intéressé parce que j’ai l’habitude de traiter une partie de mes ruches à l’huile de lin, c’est ce qui est recommandé par beaucoup d’apiculteurs. Mais je suis passé à l’huile de tung pour ma dernière ruche (grâce à toi 😉).
    Elle sent fort, c’est vrai, mais je pense (à vérifier) qu’elle va durer plus longtemps et mieux que mes ruches traitées à l’huile de lin

    1. Guillaume Le Penher dit :

      Bonjour Guillaume,
      Donne-nous des nouvelles de tes ruches et de leur protection quand tu veux 😉

  5. Thomas dit :

    Bonjour Guillaume ! Merci pour cette article super détaillé !!
    Je parlais avec un collègue artisans menuisier et il me parler de ce fameux local de l’huile de lin, la tu nous la bien démontrer.
    Après j’ai un gros problème avec l’huile de lin c’est son odeur et son côté très jaunis… Aujourd’hui je cherche des alternatives comme l’huile de tung mais je ne suis pas encore conquis par le transport et je n’es pas vu comment cela ce fabriqué (oui je suis un Thomas et je crois que ce que je vois 😂) mais je ne reste pas fermé à l’utilisation car j’aime me faire aussi mon avis !

    J’ai toutefois des questions.
    – Que penses tu des huiles de tous les jours (olive, tournesol) pour huiler ses fabrications (meuble, déco) ?

    – J’entends beaucoup parler du Rubio (chose que je vais aussi tester) que penses-tu de leurs huiles et produits de finition ?

    – On essaie de trouver une ou des finitions qui respecte notre environnement et qui casse pas le tire lire pour proposer à nos clients quelque chose de fiable. Nos réalisations se portent principalement sur le mobilier et la déco. As tu des suggestions à nous proposé hormis l’huile de tung qu’on essayera ?

    Merci de prendre de ton temps pour me répondre, merci pour tes articles, à bientôt !

    1. Guillaume Le Penher dit :

      Bonjour Thomas,
      Méfie-toi des magiciens si tu ne crois que ce que tu vois : ils sont forts pour créer des illusions et embrouiller notre cerveau 😉
      Pour tout connaitre de l’huile de tung, tu peux te reporter à l’article francophone le plus complet sur le sujet que tu trouveras ici : https://sol-eco-huile.fr/huile-de-tung-efficace-depuis-2500-ans/
      Ensuite, les huiles alimentaires, comme je l’ai expliqué dans le corps de l’article, ne sont pas siccatives. Elles vont donc rester grasse et attirer la poussière. Elle ne seront pas bien hydrofuge non plus, sans compter le rancissement potentiel. Donc huile alimentaire pourquoi pas mais uniquement sur des couverts et des bols à salades !
      RUBIO : bon, franchement, je n’ai jamais utilisé leurs produits. J’ai jeté un coup d’œil à leurs compositions. Mon avis est forcément biaisé mais je te le partage quand même. Pour moi, je trouve que la complexité des process de fabrication (mélanges d’huiles végétales de lin, tung, soja et autres) démontrent plus une recherche de marge en employant des matières végétales moins chères. Leurs produits correspondent à une autre demande : le séchage rapide. Le prix est par contre souvent rebutant pour les clients (c’est en tout cs les retours que j’ai). Après le marché est large et il en faut pour tous les goûts.
      Pour ta dernière question, je n’ai qu’une seule recommandation après quasiment 25 ans d’ébénisterie, d’agencement et de sculpture : L’HUILE DE TUNG ! Surprenant n’est-ce pas ?

  6. Ronflet dit :

    Bonjour Guillaume, merci pour cet article qui posent les bonnes questions. Cela dit, sans avoir d’action dans l’huile de lin (!), je ne partage pas ton avis, notamment sur 2 points essentiels : la dangerosité liée à l’inflammabilité de l’huile de lin, ça c’est vrai dans les ateliers, mais pas du tout chez de petits artisans comme nous. Ça c’est du mythe, vraiment. Je la manipule de façon outrancière avec mes chalumeaux sur mon chantier, si ça peut contribuer à un incendie, ça ne va pas l’initier. Moi je la chauffe à plus de 100degré dans une casserole sois mon chalumeau pour la rendre plus fluide. Parfois ça s’enflamme mais c’est toit doux, facile à éteindre. Donc zero probleme de ce coté la.
    2e point, l’huile de lin commandée à des huileries locales provient bien de graines produites localement, j’en ai eu confirmation. Pour les bidons achetés en magasins de bricolage je veux bien croire qu’elle vienne d’ailleurs. J’ai récemment commandé 2futs de 220l d’huile de lin, tout provenait des champs du propriétaire de l’huilerie, et de ses collègues avoisinants. Donc oui, l’huile de lin dans ces conditions, c’est 100 fois plus écolo que l’huile de tung.
    Le principal inconvénient de l’huile de lin, à mon sens, c’est effectivement d’attirer fourmis et champignons. Mais une fois « seche », terminé.
    Personnellement je suis très satisfait de l’huile de lin appliquée sur mon bois brulé.
    (Mais je ne suis pas contre un bidon d’huile de tung 100% satisfait ou remboursé !!) .
    Bonne continuation

    1. Guillaume Le Penher dit :

      Bonjour Nicolas,
      Ah ! Voici un avis bien tranché et argumenté ! J’aime ça 😉
      Pour te répondre sur la combustion spontanée. Non, ça n’arrive pas qu’aux autres. J’ai discuté de vive voix avec un entrepreneur qui a vu son atelier de broyage de couleurs brûler à cause des papiers essuie-tout imbibés d’huile de lin et entassés dans une poubelle du labo. Par contre, un pinceau plein d’huile ne brûlera pas. Ce qui créé la combustion, c’est la combinaison d’un peu d’huile dans un textile ou papier froissé ou en boule dans un milieu légèrement confiné. Si tous les facteurs ne sont pas remplis alors le feu ne prends pas.
      Ensuite, tu as raison, si tu fais l’effort de commander à des huileries en direct alors tu auras de l’huile de lin locale. Mais comme je l’ai indiqué dans l’article, la trituration en France est quasi-confidentielle par rapport à la consommation. Donc seuls quelques « pionniers » comme toi auront un bilan carbone au top 😉
      Sur le grisaillement, je ne suis pas d’accord avec toi. Même sèche, l’huile de lin continue d’être colonisée par les bactéries et champignons. Bien plus que celle de tung.
      Pour le bois brûlé, les études de la FIBOIS (filière bois Centre-Val de Loire) montrent que l’huile de tung est plus résistante à long terme que celle de lin ou que les finitions pétrolières. Je vais en reparler bientôt dans un article. D’autres essais plus empiriques faits par des professionnels du bois brûlé vont dans le même sens.
      Enfin, pour le bidon d’huile de tung, c’est bien sûr toujours « 100% satisfait » 😉
      Bons chantiers !
      Guillaume

  7. Virginie dit :

    Article vraiment complet !
    J’essaie d’étoffer ma culture bricolage dans la perspective de retaper un futur lieu de vie et d’activité 🙂
    Super intéressant, pour l’instant en bonne novice j’utilisais de l’huile d’olive pour mon petit mobilier d’intérieur… Mais je vis au Japon aussi ple coût carbone de l’huile de tung serait encore moins élevé. Merci pour cet article comparatif rigoureux !

    1. Guillaume Le Penher dit :

      Konnichiwa Virginie !
      C’est sûr que depuis le Japon tu mets le coût carbone à terre ! L’huile d’olive finit par rancir, ce n’est vraiment pas top. D’ailleurs, d’où vient-elle cette huile d’olive ?… Japon ? Californie ? Ou Europe ?

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