Présentation du Douglas

Avant de vous dévoiler la fiche technique du douglas commençons par un peu d’histoire…

Le Douglas est un membre célèbre de la famille des Pinaceae, comme le cèdre, le pin ou le mélèze. Sa croissance rapide lui permet d’atteindre en Amérique du Nord les 100 m de haut pour une longévité de 500 ans ! C’est un jeune écossais qui le découvre et le décris en 1823. David Douglas, missionné par la Société d’horticulture de Londres, se passionne tellement pour cet arbre qu’on lui donnera son nom. Introduit en France en 1842, le Douglas a fait l’objet de premiers travaux de reboisement à la fin du XIXème siècle.

>>>Petit rappel : chaque fiche technique a pour but d’abord de vous conseiller dans le choix de l’huile Sol-éco adaptée à l’usage et à l’essence de bois spécifique. Mais comme je suis également un incorrigible curieux et que j’aime partager mes découvertes, vous trouverez ici quelques informations sélectionnées et vérifiées 😉 <<<

Reboisement

Cette essence qui allie croissance rapide et qualité du bois est rapidement adoptée par le Fonds Forestier National (FFN). Un siècle plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, on lance une grande campagne de financement pour reboiser le pays. En effet la France manque cruellement de pâte à papier (pour l’administration et sa consommation gargantuesque !) et surtout de bois pour la reconstruction.

De 1946 à 1999 la FFN, cette structure émanant de l’État et gérée par le ministère de l’Agriculture fait du Douglas l’essence de reboisement par excellence. Grâce à son excellente capacité d’adaptation aux terroirs et climats ainsi qu’à sa croissance rapide (même s’il n’atteint pas les dimensions d’outre-Atlantique), on le retrouve aujourd’hui du Limousin à la Bourgogne, au Massif Central ou en Bretagne (pourtant une des régions les moins boisées de France).

Le revers de la médaille, c’est sa culture intensive à la manière des champ de maïs… Symbole des coupes rases tant décriés en gestion forestière. On plante des alignements serrés, à la manière des peupliers et 40-50 ans après on passe la moissonneuse à troncs ! Il est donc devenu malgré lui un symbole moderne : entre préservation de nos forêts et forte demande du marché du bois.

Mais parlons un peu symbolique pour égayer un peu le sujet.

En rang serré !

Symbolique du Douglas

Le Douglas est un compagnon de l’homme depuis des millénaires. Tout naturellement, nous lui conférons des pouvoirs et des vertus qui transcendent les générations. Attardons-nous un instant sur quelques aspects de cette symbolique puissante.

Le Douglas symbole d’immortalité

Appartenant à la famille des pins, la persistance du feuillage et l’incorruptibilité de la résine en fait un symbole d’immortalité.
Petit clin d’œil aux amoureux : par sa résistance et sa durabilité le sapin de Douglas est le cadeau idéal pour un mariage qui dure et une union résistant aux épreuves de la vie. Il n’y a pas de « noces de douglas » mais il le mériterait bien.

Le Douglas symbole de la Vérité manifesté

En occident la pomme de pin est parfois figurée entre deux coqs qui se la disputent. Tout comme les deux dragons se disputant la perle, ils symbolisent la Vérité manifestée.

Il existe énormément d’autres symboles et histoires passionnantes au sujet de cette essence, rattaché au pin en général. Certains en ont même remplis des livres entiers ! Ce n’est pas mon propos ici alors passons aux choses sérieuses et regardons plus en détails son utilisation.

Utilisation du bois de Douglas

En plus des grandes dimensions et de la bonne régularité des tiges, le bois de cœur du Douglas est plus solide et résistant que la moyenne des résineux couramment utilisés. Cela contribue à faire du Douglas un bois idéal pour ses utilisations en extérieur : bardage, lames de terrasse, pergolas, bac de culture…

Comme beaucoup d’essences importées et acclimatées, il est venu sans son biotope de microbes, bactéries et autres insectes amis. En Europe, outre sa croissance plus faible, se branches basses cassent sans être cicatrisées au niveau du tronc. Cela peut créer des défauts de structure dans le bois, même si ses nœuds sont plutôt sains.

Utilisation du Douglas en extérieur

Le Douglas, avec son duramen à la coloration homogène rose, lui donne un style unique. Il présente de bonnes qualités mécaniques et structurelles. On l’emploie pour :

  • Charpentes
  • murs ossature bois
  • Terrasse (purge de l’aubier obligatoire)
  • Bardage

  • Palettes

Utilisation du Douglas en intérieur

Le douglas a alimenté les papeteries mais il vaut bien mieux que cela. Il gagne à être utilisé pour :

  • Menuiserie d’intérieur (porte, plinthe)
  • Plancher
  • Lambris, parquet
  • Étagères 
  • Placage déroulé ou tranché

Comment protéger le Douglas en extérieur ?

La densité de son duramen en fait un bois difficilement imprégnable.
Pour le protéger et conserver son aspect plus longtemps, choisissez l’huile haute protection pour toutes les applications verticales.
Dans le cas des terrasses, préférez l’huile Nautic & Deck, plus fluide avec ses 30% d’huile d’orange.

Bois brûlé (Yakisugi) : voir au bas de cette fiche.

Comment protéger le Douglas en intérieur ?

Pour vos parquets, boiseries intérieures, plan de travail ou meubles, optez pour l’huile haute protection. 2 à 3 couches à 12h d’intervalle avec un essuyage si nécessaire.
Pour le mode d’emploi dessiné, reportez-vous aux tutos graphiques de Sol-éco dessinés de Sophie disponibles ici.

Fiche technique du Douglas: synthèse des caractéristiques de l’essence

  • Couleur: brun rosâtre veiné de brun rougeâtre
  • Aubier : jaunâtre peu épais et peu durable
  • Fil : Droit avec quelques nœuds
  • Masse volumique / Densité : 540 kg /m 

Durabilité

  • Champignons: classe 3-4, moyennement à faiblement durable
  • Insectes : Sensible (aubier uniquement)
  • Termites : Sensible

Assemblage

  • Vissage : bonne tenue, avant-trous nécessaires pour éviter les fentes
  • Corrosion : Minime

Douglas et Yakisugi

Le douglas est une des essences les plus utilisées pour le yakisugi en Europe. Son rapport qualité / prix est avantageux par rapport au mélèze. De plus, il est facile à trouver dans de multiples sections et longueurs.

Avec cette essence, j’ai fait tout mon bardage de maison. Si vous souhaitez obtenir une teinte noire durable, il faut le brûler profondément. En cas de brûlage faible, il finira par griser. L’huile de tung pure sur brûlage écaillé permet de rallonger la tenue de l’esthétique. L’écaille de douglas brûlé n’est pas aussi durable que le sugi (Cryptomeria japonica) ou le mélèze.

Le brûlé-brossé donnent également de très bons résultats, particulièrement sur dosse. Vous pourrez jouer avec les motifs caractéristiques des résineux : effets de fil ou de flammes. Sur ce type de finition, je vous recommande une huile plus fluide comme la « Haute Protection ».