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La Forêt : Un Patrimoine en Danger ?

arbre remarquable platane de Missillac

Je viens d’écouter une émission de radio diffusée sur France Culture à propos de la forêt et du réchauffement climatique… J’étais alors en train de polir une sculpture en loupe de frêne, au milieu de la petite forêt privée où nous habitons.

sculpture en loupe de frêne et cristal poli par Sophie et Guillaume Le Penher
Sculpture en cristal et loupe de frêne par Sophie et Guillaume Le Penher

New Delhi sur Seine…

En cet été 2019, les records absolus de température sont tombés les uns après les autres en France mais également partout en Europe ! Avec plusieurs jours d’alerte canicule au niveau rouge dans les Hauts de France, le nord du pays découvrait des températures dignes de la saison chaude en Inde ! Si les humains souffrent lorsque le thermomètre s’envole au-delà des 40°C, les arbres ne sont pas en reste.

Quand il fait chaud, comme nous, les arbres transpirent. C’est par ce mécanisme qu’ils régulent les pics de chaleur. Nous avons quitté l’agglomération nantaise l’année dernière pour nous installer dans un lotissement forestier afin de profiter de cette fraicheur que nous procurent les arbres. Quand on transpire, il faut boire plus. C’est pareil pour les arbres !

Des arbres de verre

Mais comment les arbres peuvent-ils boire plus lorsque les sols sont déjà secs depuis plusieurs semaines ou mois ? Comme toutes les plantes, ils sont alors en état de « stress hydrique ». L’Office National des Forêts (ONF) explique dans un article les stratégies de ripostes des arbres face à cette pénurie d’eau. Fermer les stomates (les pores des feuilles) afin de réduire la transpiration ou sacrifier des feuilles en les laissant dépérir. Ces stratégies peuvent être efficaces un certain temps mais se font au détriment de la croissance de l’arbre.

Lorsqu’il n’y a plus d’eau, les arbres sont victimes d’embolie : une bulle de gaz monte dans une branche et la fait mourir !

Les bouleaux souffrent de la chaleur et de la sécheresse…

Sous nos latitudes, les arbres poussent principalement en 2 temps : une première croissance vigoureuse au printemps puis une seconde plus faible en été. C’est la raison pour laquelle nous pouvons voir les cernes du bois en coupe. Compter soit les cernes clairs, soit les foncés permet bien de donner un âge à l’arbre. Les scientifiques étudient le climat depuis longtemps grâce à cette observation. La dendrochronologie nous donne des indications sur les sécheresses passées. Les cernes sont alors plus serrés car l’arbre n’a pas pu se développer autant que les autres années.

Les effets des sécheresses répétées ne permettent plus à certains boisement d’être résilients. En Suisse, les hêtres « cassent comme du verre ». Pour l’instant, seuls les sujets âgés sont touchés. Pour nous (ma femme et moi) qui associons le bois et le verre dans nos sculptures, cette situation est plus que cocasse. Comment penser il y a 15 ans que le bois deviendrait fragile comme le verre !

Vers un cataclysme forestier ?

Depuis une décennie, nous assistons à la fois à des épisodes de sécheresse et de canicule répétés mais également à la prolifération de parasites de tout genre. Je me souviens de l’arrivée des pyrales du buis (à partir de 2008 en France) qui ont rapidement détruits tous les buis que j’avais patiemment bouturés au fil des ans. Et mes petits malheurs ne pèsent rien face aux jardins de Versailles ou toutes les splendides buxaies privées dévastées.

Depuis peu, avec la hausse moyenne des températures, ce sont les scolytes qui se multiplient dans le Grand Est. Au départ, ces coléoptères sont bénéfiques à la forêt car ils détruisent le bois mort. Comme ils aiment la chaleur, ils prolifèrent et s’attaque du coup aux épicéas sur pied.

La riposte génétique

Dans le monde entier, la riposte s’organise. Les scientifiques mobilisent leurs réseaux et leurs (maigres) moyens pour tenter de faire face à ce qui pourrait bien être un cataclysme.

L’ONF a lancé en 2011 le « Projet Giono ». En moyenne un chêne « avance » de 300 mètres par an. Ok, il n’avance pas lui-même, c’est son peuplement, son aire naturelle d’habitation qui évolue. Pour faire face au changement climatique, il faudrait qu’il accélère de 10 fois sa vitesse ! L’ONF a donc décidé avec le « Projet Giono » d’aider les arbres à s’adapter en faisant cette migration pour eux.

Concrètement, lors des replantations, les forestiers allient des plants venus d’une aire géographique plus septentrionale et des plants locaux issus de sujets résistants à la sécheresse. L’idée est d’accélérer le processus de migration des arbres tout en favorisant le croisement de sujets plus résilients.

La riposte pragmatique

Une autre méthode moins technologique mais très efficace est la plantation d’arbres en masse. L’Australie a annoncé qu’elle se lançait dans la plantation d’un milliard d’arbres. L’Éthiopie en veut 4 milliards et à presque battu le record indien en plantant 350 millions d’arbres en 12 heures !

La volonté éthiopienne est d’autant plus louable qu’elle a associé toute sa population à ce projet. En commençant par les plus jeunes, elle montre l’importance accordée à l’arbre au niveau national. De plus, cette plantation massive a été utilisée pour souder une population déchirée par des conflits sanglants pendant des décennies autour d’un projet commun. Même si ce ne sont pas des oliviers, ces arbres portent un espoir de paix…

Et ici ?

De notre côté, ici, à Sol-éco et dans nos autres activités, nous nous engageons pour la forêt. La notre déjà, car nous vivons autour de 450 arbres sur seulement 3400m2 (sans la maison). Nous l’entretenons avec amour et replantons régulièrement. Nous sommes également partenaires de Reforest’Action, la start’up qui plante des arbres. Grâce à un abonnement mensuel, nous plantons automatiquement des arbres sur des projets locaux ou éloignés. Avec plus de 3 millions et demi d’arbres plantés, ils sont encore loin des prouesses éthiopiennes et indiennes. Alors, soutenons-les !

La forêt couvre 30% de la France et pourtant, je vois toujours des zones vide où nous pourrions avantageusement planter des arbres… Les arbres que nous plantons aujourd’hui seront peut-être les arbres remarquables d’après demain. Un jour, j’irais voir avec ma famille les séquoia californiens de 5000 ans ou le châtaignier français qui date de 1515 !

arbre remarquable
Un platane remarquable à Missillac (56)

Sol-éco !

En choisissant des huiles Sol-éco, vous avez la garantie de produits efficaces et issus d’arbres ! Les graines de Tung, l’huile de camélia ou l’huile issue des peaux d’orange. Voici nos matières premières ! Elles sont simples et 100% d’origine naturelle. Ces plantations ne concurrencent pas les forêts primaires comme le palmier à huile dans certaines régions. Elles valorisent aussi des sous-produits, comme les peaux d’orange (ce qui aide au compostage en extrayant l’huile).

Bref, en achetant des huiles Sol-éco, vous faites un vrai choix ! Et nous vous en remercions !

Amicalement,

Guillaume Le Penher

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