Qui ne s’est pas régalé en automne d’une poignée de châtaignes grillées au feu de bois ?

Le châtaignier, Castanea sativa, est un arbre majestueux aux racines profondément ancrées dans l’histoire. Il peut dépasser le millénaire. Cet arbre au feuillage caduc de la famille des fagacées (comme le hêtre) à une croissance assez rapide. Il peut mesurer 25 à 35 m de haut et 4 mètres de diamètre.
Il est originaire d’Asie Mineure et du sud de l’Europe. Son introduction en France remonte à l’Antiquité, probablement par les Romains.

Cet arbre aime les sols acides et siliceux. Ses racines plongent profondément dans le sol.

>>>Petit rappel : chaque fiche technique a pour but d’abord de vous conseiller dans le choix de l’huile Sol-éco adaptée à l’usage et à l’essence de bois spécifique. Mais je suis également un incorrigible curieux (Antoine qui m’aide à écrire ces fiches également !) et nous aimons partager nos découvertes. Vous trouverez ici quelques informations utiles, sélectionnées et vérifiées 😉<<<

Saviez-vous que le châtaignier a été un élément clé dans la construction des anciennes cathédrales européennes, grâce à sa résistance aux insectes et sa durabilité remarquables ? Il a nourri les hommes de bien des manières et c’est pourquoi autour de la Méditerranée on l’appelait « l’arbre à pain ». Pas étonnant que les corses adorent la farine de châtaigne !

Historique du châtaignier

En 1783, Olivier de Serres rédige un ouvrage intitulé « Le théâtre d’agriculture et mesnage des champs », dans lequel il décrit plus de 30 utilisations différentes du châtaignier. De l’alimentation à la construction navale, en passant par la fabrication de charbon de bois et de tanin pour le cuir, le châtaignier était un véritable trésor pour les populations rurales. Sa culture a été très importante dans le Limousin, les Cévennes ou l’Ardèche par exemple.

Je suis toujours passionné par les symboles associés à chaque arbre. Cela témoigne de la proximité que nous avons entretenue au cours des temps avec les arbres. En voici quelques exemples…

Symbolique du châtaignier

Le châtaignier est un compagnon de l’homme depuis des millénaires. Tout naturellement, nous lui conférons des pouvoirs et des vertus qui transcendent les générations. Attardons-nous un instant sur quelques aspects de cette symbolique puissante.

Le châtaignier symbole de résistance

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les maquisards français utilisaient les châtaigneraies comme refuges naturels pour échapper aux troupes allemandes. Le bois de châtaignier, dense et résistant, était également utilisé pour fabriquer des armes et des outils au Moyen-âge.

Malgré la résistance qu’on lui confère, il est aujourd’hui menacé par plusieurs périls comme la maladie de l’encre et le chancre de l’écorce. Une petite guêpe en veut également à ce noble fagacée : le cynips du châtaignier. Elle boulotte gaiement les bourgeons et fait chuter la croissance, la production de miel et de châtaignes. Mais l’INRAE relate que la lutte biologique contre ce parasite est en passe de réussir. Enfin une bonne nouvelle en forêt !

Un symbole de prospérité et d’immortalité 

Le châtaignier a longtemps été une source de nourriture tant pour les humains que les animaux. Il procurait des revenus complémentaires pour les populations rurales. Sa longévité exceptionnelle (certains arbres peuvent vivre plus de 1000 ans) fait de lui un symbole de vie éternelle. Même frappé par la foudre, certains sujets résistent et repartent comme le châtaignier de Chanonat dans le Puy-de-Dôme récemment élevé au rang d’arbre remarquable…

Arbre protecteur et généreux

Sa feuille en forme de main ouverte évoque l’idée d’accueil. Son feuillage dense et sa large canopée offrent un abri et une protection contre les intempéries. Je me faisais des couronnes avec ses feuilles chez ma grand-mère en Bretagne en les « cousant » à l’aide d’aiguilles de pin maritime… D’autres utilisent ces mêmes feuilles pour envelopper les fromages.

Sa floraison abondante donne du travail aux abeilles qui produisent un miel sombre et tannique. Il est réputé améliorer la circulation sanguine et favoriser la digestion.

Il existe énormément d’autres symboles et histoires passionnantes au sujet de cette essence. Certains en ont même remplis des livres entiers ! Ce n’est pas mon propos ici alors passons aux choses sérieuses…

Le bois de châtaignier : Un matériau aux multiples usages

Le châtaignier est un bois apprécié des menuisiers pour ses qualités techniques et son esthétique. Cependant, il présente quelques spécificités à prendre en compte lors de son travail : un séchage lent pour éviter les fentes et la déformation, et des outils bien affûtés.

Description technique du châtaignier

Le bois de châtaignier est un bois mi-dur, dense et résistant au grain dit « grossier », lui conférant un aspect rustique et authentique. Il est naturellement imputrescible et possède une bonne résistance aux insectes xylophages et aux variations de températures. Les vieux spécimen donnent des plateaux noueux.

Utilisation du châtaignier en intérieur

Sa résistance aux chocs fait du châtaignier un bois particulièrement apprécié pour :

• Meubles
• Parquets, lambris (le parquet en châtaignier est réputé repousser les araignées…)
• Escaliers
• Tonneaux

Utilisation du châtaignier en extérieur

Le châtaignier est également un bois très résistant aux intempéries, aux champignons lignivores… Il est donc très apprécié pour :

• Bardage
• Terrasses
• Poteaux, pieux et traverses de chemins de fer
• Bardeaux de couverture

Comment protéger le châtaignier en extérieur ?

Pour le protéger et conserver son aspect plus longtemps, choisissez l’huile haute protection pour toutes les applications verticales et l’huile Nautic & Deck pour les terrasses.

Comment protéger votre bois de châtaignier en intérieur ?

Pour vos parquets, boiseries intérieures, plan de travail ou meubles, optez pour l’huile haute protection. 2 à 3 couches à 12h d’intervalle avec un essuyage si nécessaire.
Pour le mode d’emploi dessiné, reportez-vous aux tutos graphiques de Sol-éco dessinés de Sophie disponibles ici.

Bois brûlé (Yakisugi) : voir au bas de cette fiche.

Fiche technique du : synthèse des caractéristiques de l’essence

• Couleur : brun jaunâtre moyen
• Aubier : blanc jaunâtre
• Fil : plutôt droit
• Masse volumique / Densité : 620Kg/m3

Durabilité

• Champignons : durable
• Insectes : peu sensible
• Termites : moyennement durable

Assemblage

• Vissage : pré-perçage nécessaire (fendif)
• Corrosion : minime

Châtaignier et Yakisugi

Cette essence a une histoire particulière avec le feu puisqu’on brûle les points des piquets de clôture pour en augmenter la résistance.

On peut donc tout à fait utiliser le bois de châtaignier pour du yakisugi. Cependant, s’il n’est pas bien sec, il aura tendance à voiler. Son fil n’est pas toujours très rectiligne et des tensions peuvent apparaitre. On peut les limiter en équilibrant le brûlage sur les 2 faces si besoin.

Sur une belle écaille brûlée profondément, on applique l’huile de tung pure directement sur le bois chaud en couche généreuse. Pas besoin de re-brûler ou de chauffer l’huile. Si vous installez du bardage yakisugi en châtaignier près d’une porte ou d’une zone de passage, repassez une couche d’huile de tung pure après la pose pour bien sceller le carbone et éviter les transferts de noir sur les mains ou les vêtements.

Guillaume et Antoine de Sol-éco