
Vous venez de recevoir votre colis d’huile Sol-éco (pure tung , haute protection ou Nautic & Deck) et vous avez des doutes sur le mode d’application. C’est pourquoi j’ai conçu ce guide complet du huilage du bois. Vous y trouverez toutes mes astuces et mes conseils issus de plus de 15 ans d’utilisation et de retours de centaines de clients.
Ce guide de huilage du bois est là pour répondre à toutes vos questions qui concerne l’utilisation des produits Sol-éco. Je reprends ici d’une manière plus attractive l’ensemble des questions récurrentes auxquelles j’ai répondu dans la FAQ du site, par mail ou au téléphone.
Quelle huile pour quel usage ?
Vous trouvez sur le site 4 huiles différentes. 2 pures et 2 mélanges. Même si j’ai essayé de simplifier au maximum l’offre de produit, il se peut que vous soyez quand même perdu/ue. Voici leur composition et leur utilisation.
L’huile d’orange (ou essence d’orange)

Issue de la peau des oranges douces de Valence en Espagne, c’est un diluant gras. Vous pouvez l’utiliser de plusieurs manières :
- La dilution de l’huile de tung : vous pouvez faire vos propres mélanges d’huiles. En additionnant jusqu’à 20% d’huile d’orange (appelée aussi D-Limonène ou terpène d’orange) dans l’huile de tung, vous obtenez un mélange plus fluide et plus pénétrant. Par exemple, certains clients qui veulent huiler des tomettes de terre cuite vont jusqu’à 30 ou 40% d’huile d’orange. Je ne recommande pas cette proportion pour les applications sur le bois.
- Le nettoyage des outils : comme c’est un diluant gras, vous pouvez l’employer pour tous les usages courants du white spirit et même des diluants forts comme l’acétone ou le trichlo ! C’est tellement puissant que vous devez retenir que l’huile d’orange peut attaquer certains plastiques et dissoudre totalement le polystyrène et les mousses type « styrodur »… Pour le nettoyage de pinceaux, je vous conseille de verser un peu d’huile dans un récipient en verre à couvercle. Après le nettoyage des pinceaux, laissez décanter l’huile dans le pot en verre fermé pour une nouvelle utilisation plus tard. Gardez-le hors de portée des enfants avec un étiquetage approprié. L’huile d’orange peut perdre ses qualités en présence d’un grand volume d’oxygène (oxydation).
- Le nettoyage des colles d’étiquettes et autres résidus : l’essence d’orange nous a littéralement épargné des heures d’efforts pour décoller des scotchs qui avaient vieillis au soleil sur le chantier de montage d’un dôme géodésique. On galérait à peler millimètre par millimètre ce satané scotch. L’huile d’orange en est venu à bout sans effort alors que l’alcool à brûler ne fonctionnait pas… On dissous aussi toutes nos traces de silicone noir des joints d’étanchéité de nos dômes durables. Nos outils sont sauvés !
- Ravive les vernis et fait briller les plastiques automobiles : excellent raviveur de finitions et de plastique avec, en plus, cette touche d’agrume frais !
- Nettoie les buses des imprimantes 3D et dissous les fils HIPS. Cette molécule fait beaucoup de miracles et de plus en plus d’industriels nous en demande pour des applications extrêmement variées.

L’huile Haute Protection
C’est un mélange composé de 90% d’huile de tung pure et 10% d’huile d’orange. Sa dilution rend l’huile de tung plus fluide et pénétrante.
AAAHHHH ! Je viens de dévoiler ma recette hyper secrète ! Je suis fini ! J’espère que vous saurez gardez ce secret pour vous 😉
Choisissez-là pour les usages intérieurs et partout où nous pouvons caresser la surface du bois : meubles, lambris, parquets, objets. La finesse apportée par l’huile d’orange facilite l’application en réduisant la viscosité. Cela permet de limiter les surépaisseurs lors du huilage du bois.
C’est la formule la plus polyvalente et convient autant aux bois feuillus (comme le chêne ou le frêne par exemple) qu’aux résineux.
En plus j’adore cette odeur caractéristique d’agrume frais ! Pas vous ?
L’huile Nautic & Deck

C’est la petite dernière de la gamme !
La concentration en essence d’orange de l’huile Nautic & Deck en fait la chouchoute des bois complexes à imprégner comme le teck ou l’ipé. Son histoire est née dans un chantier naval du bord du lac Léman. Ce charpentier de marine a fait pas mal de tests. De mon côté, je restais persuadé que l’huile de tung pure ferait un excellent job sur ses ponts de bateaux. Finalement, il m’a convaincu d’augmenter la teneur en essence d’orange pour convoyer l’huile de tung plus loin dans les fibres et offrir une meilleure protection.
Elle est donc spécialement dosée pour les terrasses en bois exotique ou le mobilier de jardin. Elle remplace avantageusement l’huile de teck vendue en grande surface et qui contient des huiles minérales ainsi que des catalyseurs chimiques toxiques.
L’huile de tung pure

Vous pouvez utiliser l’huile de tung pure mais elle est souvent mélangée à d’autres huiles. Elle sert de base à de nombreux produits de finition du bois.
L’huile pure est recommandée pour les usages extérieurs sur bois résineux :
- bardages,
- mobilier de jardin,
- pergolas,
- brise-vue
- carrés de potager
- …
L’huile de tung pure (appelée également huile d’abrasin ou huile de bois de Chine) protège naturellement les planches à découper et autres ustensiles en bois (bols, saladiers et couverts). Elle est apte au contact alimentaire après séchage complet, c’est-à-dire 3 à 4 semaines. Les australiens, qui sont très pointilleux en la matière , rappellent que cette huile provient d’un fruit à coque et que par conséquent, elle n’est pas indiqué en contact alimentaire pour les personnes allergiques. Cette précaution est importante même si la composition chimique de l’huile catalysée est différente de l’huile fraîche. Ses acides gras ont été modifiés lors de l’oxydation…
Sa capacité naturelle à catalyser (durcir) est reconnue aussi bien en artisanat qu’en industrie. Je vous conseille cette huile pure pour vos réalisations en bois brûlé. Elle fixe en douceur le carbone et garde l’effet esthétique du Yakisugi (shou sugi ban) plus longtemps en comparaison avec les produits chimiques catalysés. Cette différence est due au phénomène de « pelliculage » entrainé par la catalyse rapide des produits de type vernis, lasure ou peinture glycéro.

Le séchage complet de l’huile de tung peut prendre une bonne dizaine de jours, voir plus. Votre bois est tout de même protégé dès l’application. Il m’est arrivé de huiler du mobilier de jardin en fin d’après-midi et d’avoir une ondée dans la nuit suivante. Au matin, l’eau perlait sur le bois et s’est finalement évaporée sans dommage pour le résultat.
PRÉCAUTIONS D’APPLICATION : l’huile de tung pure est assez visqueuse, c’est pourquoi je vous recommande de la diluer à l’essence d’orange. Si vous l’utilisez pure, essuyez les surplus au chiffon au bout de 2 heures environ.
Pinceau ou chiffon ? Comment appliquer l’huile Sol-éco sur le bois ?

Dans les grandes lignes, je vous recommande 2 types d’application en fonction des surfaces que vous devez protéger et du produit employé.
>>>Pinceau + Chiffon ou Tout Pinceau<<<
Je vous ai d’ailleurs préparé dans la boutique un pack complet d’application d’huile avec des gants, des chiffons et 3 pinceaux.
J’ai divisé cette section en 2 grandes parties (Intérieur / Extérieur). Vous retrouverez ainsi facilement votre cas d’application spécifique. Si jamais vous ne le trouvez pas, vous pouvez m’en faire part à l’adresse suivante : [email protected]. Je pourrais ainsi mettre à jour ce guide.
Les protocoles proposés sont adaptables. Par exemple, quand j’indique d’attendre 2 heures c’est indicatif. Vous pouvez faire varier cette durée dans une fourchette raisonnable. On n’est pas en train de faire une opération à cœur ouvert !
Appliquer l’huile sur bois intérieurs

1/ PARQUET
Si vous avez un parquet en chêne, en hêtre ou un autre bois feuillu à huiler, voici mes conseils. Préparez la surface par un ponçage au grain de 120. Aspirez TOUTE la poussière. Assurez-vous qu’il n’y ai pas de trace de colle ou d’autres finitions anciennes (cire, vitrificateur). Appliquez votre première couche au spalter large en tirant bien. Huile recommandée : Haute Protection.
ATTENTION : soyez radin/ne ! Ne tartinez pas l’huile sur le bois ! Laissez l’huile pénétrer au moins 2 heures puis essuyez le surplus avec un chiffon coton propre et sec.
Attendez 6 à 12 heures puis passez la seconde couche avec le chiffon utilisé pour essuyer la première. En fonction de la destination de la pièce (chambre, entrée, salon…) et de votre usage (chaussures, chaussettes, chaussons), vous pouvez passer une troisième couche 24 heures plus tard avec le même protocole que la seconde (au chiffon). Généralement, dans une chambre 2 couches suffisent alors que dans une pièce à vivre d’un corps de ferme avec un grand chien, il vous faudra 3 couches.
ASTUCE : si vous habitez déjà dans les lieux, vous pouvez procéder par moitié. Faites les 2-3 couches de la première moitié puis 10 jours après passez la seconde. Idem pour un escalier.
À NOTER : l’huile met plus d’une semaine à catalyser. Cependant vous pouvez circuler sur le parquet dès 2-3 jours. Assurez-vous simplement d’essuyer les éventuelles traces avec votre chiffon imbibé (sans ajouter d’huile dessus) avant d’aller vous coucher par exemple. Voir les conditions d’applications idéales plus loin dans ce guide.
2/ POUTRES / BOISERIES HAUTES
Dans ce cas, vous pouvez utiliser au choix l’huile haute protection ou bien l’huile de tung pure. Comme il y a souvent du relief (fissures, irrégularités) vous passerez toutes les couches au pinceau ou au spalter en veillant à bien tirer l’huile. N’utilisez un chiffon que si vous avez des poutres rabotées, sans échardes. Sinon le chiffon va se prendre dans le bois et peut soulever des éclisses.
3/ LAMBRIS / ESCALIER
Le lambris en pin ou les escaliers se traitent comme un parquet en 2 couches avec de l’huile haute protection.
4/ MEUBLES / PLAN DE TRAVAIL
Le mobilier demande un ponçage plus fin. J’aime finir ces surfaces avec un ponçage au 240 voire 400. Plus le ponçage est fin, plus vous obtiendrez un effet satiné et lustré (sur les bois durs uniquement). Par contre, on a tendance à fermer le pore du bois avec un ponçage fin. Du coup l’huile pénètre moins dans les fibres… Il faut donc trouver un compromis acceptable qui se situe autour du grain de 180 à 240. Procédez ensuite à un bon dépoussiérage et passez 2 couches d’huile haute protection sur les meubles et 3 sur les plans de travail. Première couche au pinceau, comme pour le parquet. Les suivantes au chiffon.
5/ BILLOT / CONTACT ALIMENTAIRE
Pour ces usages particuliers (planches à découper, couverts à salade, bols…) préférez l’huile de tung pure.
ATTENTION : l’huile de tung pure n’est pas « alimentaire », vous ne pouvez donc pas faire une vinaigrette avec ! Par contre, elle est apte au contact alimentaire après séchage.
Les australiens mentionnent (sans le documenter) une possible réaction si l’huile est trop fraîche chez les personnes très allergiques aux fruits à coques. Pour autant, l’huile catalysée a une composition chimique différente. Pour un billot, la première imprégnation se fait au pinceau alors que les ustensiles en bois se protègent uniquement au chiffon ou au tampon pour les objets en bois tournés.
Appliquer l’huile sur bois extérieurs
Le bois en extérieur est soumis à de multiples agressions : UV, pluie, vent, différences de température, champignons, mousses, bactéries… Comme notre peau, le bois a besoin d’être nourri et protégé. En choisissant l’huile de tung pour vos projets, vous allez à la fois prendre soin de votre bois et de vous-même.
Pour quoi je vous précise cela ? Tout simplement parce que pendant des décennies, on nous a fait croire que la chimie du pétrole (vernis et lasures en tête) était LA solution. Pourtant, je suis sûr qu’au moins une fois dans votre vie, vous avez été obligé de poncer une peinture écaillée, un vernis cloqué ou une lasure en lambeaux…
Et ce n’est vraiment pas une partie de plaisir… Sauf pour votre magasin de bricolage qui regorge de produits pour essayer de limiter votre douleur : décapants, ponceuses en tous genres, racloirs, papier de verre. De quoi occuper vos week-ends. Et recommencer dans 2, 3 ou 5 ans ! Quelle efficacité redoutable !
Utiliser de l’huile, c’est une autre philosophie. On laisse tomber les week-ends de ponçage au profit d’un petit entretien plus régulier et d’un peu de bon sens.
Détaillons ensemble plusieurs cas pratiques :

1/ MOBILIER DE JARDIN
En fonction de son essence (teck, acacia ou autre), vous pouvez utiliser l’huile Nautic & Deck ou Haute Protection. Que vous achetiez votre meuble de jardin brut ou que vous le décapiez, 2 à 3 couches sont nécessaires. Plutôt 3 si vous êtes à Brest, plutôt 2 à Menton. L’idéal est de faire une petite couche d’entretien sur le plateau au chiffon en fin de saison avant de stocker votre mobilier à l’abri pour l’hiver. De cette manière, vous n’aurez plus besoin de le poncer périodiquement pour le remettre à neuf.
ATTENTION : ne posez pas une bâche d’hivernage sur votre table de jardin fraîchement huilée. L’huile ne durcira pas bien et la bâche risque de coller au bois. L’huile Nautic & Deck est plus fluide et pénétrante grâce à sa concentration en essence d’orange. Elle conviendra mieux aux bois exigeants, durs ou gras comme l’Ipé, le teck, le massaranduba, l’angélique, le merbau…
2/ BARDAGE, PERGOLAS, BRISE-VUE
Pour ces surfaces qu’on ne caresse pas comme un meuble, vous pouvez passer vos 2 à 3 couches d’huile Haute Protection au pinceau en respectant un délai de 12 à 24h entre les couches et toujours en tirant bien pour éviter les surépaisseurs.
Lors de l’entretien, pas besoin de poncer avant d’appliquer une nouvelle couche. Passez simplement un coup de brosse type « pont de bateau » pour enlever les poussières incrustées et préparer l’accroche.
3/ BOIS BRÛLÉ / YAKISUGI (SHOU SUGI BAN)
L’huile de tung pure est la protection idéale du bois brûlé.
Les tests réalisés à la fois par la filière bois du Centre Est de la France (FIBOIS Centre-Est) et plusieurs de mes clients professionnels du bois brûlé démontrent les qualités supérieures de cette huile sur toutes les autres finitions.
Mais je ne vends pas du rêve alors je préfère être franc avec vous : le carbone de votre bardage en bois brûlé finira un jour par être lessivé s’il est exposé aux intempéries. L’huile de tung permet d’augmenter très significativement la durée de vie de ce carbone.
La consommation d’huile au m2 est supérieure d’au moins 30% à une imprégnation classique. C’est d’ailleurs le seul cas de figure où il faut mettre des couches grasses. Le carbone brûlé va absorber cette huile et s’en gorger. Le séchage est lent (en fonction des « conditions d’applications idéales » décrites plus bas). Après catalyse, votre carbone est propre. Il ne laisse plus de trace au toucher. Sa résistance aux chocs et impacts est améliorée. Vous aurez besoin de 3 couches pour les zones de passage et/ou très exposées au intempéries. 2 couches ailleurs.
4/ CAS PARTICULIER DES TERRASSES BOIS
La terrasse est un cauchemar pour le bois. Abrasion, eau stagnante, soleil qui tape, mousses…
C’est pour cela que l’on va chercher les bois les plus imputrescibles dans le bassin du Congo, en Amazonie ou en Indonésie. Personnellement, j’ai arrêté d’acheter ces types de bois depuis 2007. Ce guide n’est pas là pour donner des leçons mais des conseils alors voici ce que vous pouvez faire pour votre terrasse en bois exotique tropical.
Nos tests montrent que l’ajout d’essence d’orange à l’huile de tung améliore la pénétration dans les fibres, même pour les bois durs et/ou gras, réputés difficilement imprégnables. Nous vous recommandons l’huile Nautic & Deck pour ces types de bois.
Sur les terrasses en pin autoclave, en douglas ou en mélèze, l’huile haute protection donne de bons résultats.
Mais il existe aussi une autre philosophie de la protection du bois… Je vous préviens, elle ne vous conviendra peut-être pas ! La voici : pendant 1 an ou 2, je laisserai le bois griser et travailler sans rien y mettre. Si vous faites parti des personnes qui veulent une terrasse en bois qui reste « comme au premier jour », je suis désolé de vous choquer !
Nettoyez ensuite votre terrasse avec une brosse à l’eau et au savon noir. Pas d’acide oxalique, pas de dégriseur.
Après séchage, appliquez une couche d’huile haute protection au pinceau pour gorger les fissures et limiter ainsi la stagnation de l’eau et la fixation des mousses et lichens.
Repassez une seconde couche fine 12 à 24h après et basta ! Recommencez l’opération tous les 3 ans. Cela nourri le bois sec à intervalles réguliers et limite le vieillissement ainsi que la formation d’échardes (suivant les essences).
Teinter et colorer le bois
>>> Notre fournisseur historique de teintes à bois rencontre des problèmes. Nous sommes donc en rupture sur plusieurs références. Cependant nous travaillons à créer notre propre gamme de teintes à bois. J’espère pouvoir vous les présenter prochainement ! <<<
Si vous souhaitez modifier la teinte de votre bois, vous pouvez commandez des teintes à l’eau professionnelles dans la boutique. Vous trouverez à la fois les teintes classiques de l’ébéniste ainsi que des teintes colorées (jaune, orange, rouge, bleu) à appliquer sur des bois clairs (sapin, frêne, érable…).

Dans tous les cas, une teinte s’applique AVANT de huiler. Nos teintes sont recouvrables 2 ou 3 heures après application. Je vous recommande de toujours faire un essai complet sur un échantillon : teinte + huile. En effet, l’huile peut modifier la perception de certaines teintes à bois. Les résultats des teintes diffèrent aussi en fonction des essences de bois, de la dilution ou du lot.
Certains clients me questionnent à propos de l’utilisation de pigments et d’oxydes avec l’huile de tung. C’est matériellement possible mais cela demande à mon avis une précision et une préparation correcte. Sachez que la dispersion des pigments dans de l’huile est complexe (granulométrie, texture, concentration, type). Je n’ai pas d’expérience à vous partager ici malheureusement. Je vous l’ai déjà dit : j’aime la simplicité. L’alchimie m’ennuie !
Cependant, si vous voulez tout de même procéder à des essais, voici quelques réflexions.
D’abord, choisissez vos pigments les plus fins possibles. Mélangez-les avec un peu d’huile d’orange pour faire une pâte avant d’ajouter l’huile de tung. Vous aurez peut-être besoin d’utiliser un peu de siccatif (beurk).
Sachez que vos pigments resteront en surface. Ils seront soumis à l’abrasion. Donc pour un plan de travail ou un parquet, à mon avis, ce n’est pas envisageable. Pour un meuble pourquoi pas. Si vous êtes tenté par l’effet blanchi du titane, vérifiez bien qu’il ne comporte pas de nano-particules (ce qui est quasi impossible à faire !).
Si vous voulez partager vos tests, contactez-moi 😉
Quelles sont les conditions idéales pour huiler le bois ?
On rêve parfois d’un monde idéal… Un monde où toutes les conditions seraient toujours réunies pour réussir nos projets. Les étoiles seraient en permanence alignées.
En fait, je crois qu’un tel monde serait d’un mortel ennui !
Alors oui, des fois on rêve de huiler un parquet en plein hiver dans une maison pas chauffée ou de passer une couche sur le bardage juste le jour où il pleut. Ça doit venir de notre désir occidental de maitrise permanente de notre environnement.
Je vais donc vous décrire les conditions idéales d’application de l’huile Sol-éco, celles qu’on arrive à réunir à peine plus souvent que le passage de la comète de Halley (prochain passage en 2061, notez-cela sur vos tablettes).
6 facteurs pour réussir votre huilage du bois
- Température de l’air : idéale entre 10 et 28°C
- Température du support : la même que celle de l’air. Si le support est plus froid que l’air il peut se former un point de rosée.
- Température de l’huile : Idem
- Hygrométrie de l’air : idéale en-dessous de 75%. Donc s’il a plu toute la nuit et que vous prévoyez de huiler dans votre garage, porte ouverte, le taux d’hygrométrie a des chances de dépasser les 95%.
- Taux d’humidité du bois : le bois doit être en dessous de 15% d’humidité. L’eau contenue dans les cellules du bois bloque la pénétration de l’huile. Plus un bois est sec, plus il « boit » l’huile.
- Ventilation : permet d’accélérer la catalyse (réaction de l’huile en présence d’oxygène)
Voilà le monde idéal. Maintenant, dans la réalité, on réunit rarement les 6 facteurs.
Bonne nouvelle !
Cela marche quand même si on ne réunit pas totalement l’ensemble de ces conditions. Contrairement à certains réactifs chimiques des vernis, vitrificateurs ou lasures qui voient leur résistance ou leur séchage durement impactés par un excès d’humidité ou de température.
On peut aussi agir sur certains facteurs pour améliorer le séchage. Par exemple si on huile un parquet dans une pièce mal chauffée (au dessus de 10°C quand même c’est mieux), on peut garder l’huile au chaud avant de l’appliquer. Un ventilateur permettra aussi d’activer le séchage.
Il y a un minimum de paramètres à réunir quand même. S’il fait 4°C, qu’il pleut depuis une semaine et que votre plancher est à 25% d’humidité, faites preuve de patience ! Remettez votre chantier à plus tard. Il vaut toujours mieux reporter un chantier que de courir des risques inutiles.
Dehors, évitez de huiler une table ou une terrasse en plein soleil. C’est encore plus important pour le bois brûlé car l’huile sèche trop vite en surface et blanchit. Elle ne peut plus pénétrer dans le bois.
Comment entretenir du bois huilé ?
Le bois huilé demande en général peu d’entretien. La périodicité d’application d’huile dépend de l’usage.
- Pour un plan de travail, un coup de chiffon imbibé d’huile 2 fois dans l’année peut suffire.
- Un escalier demandera aussi une recharge en huile partielle tous les ans ou tous les 2 ans.
- A l’opposé, un meuble ne nécessitera généralement aucun entretien hormis un dépoussiérage au chiffon sec. Idem pour les poutres et boiseries.
- Pour un parquet, le nettoyage courant se fait à l’aspirateur ou au balais microfibre. En cas de tâche ponctuelle (boue, nourriture…), un petit coup d’éponge côté doux suffit. De temps en temps vous pouvez passer une serpillère légèrement humide avec un détergent dilué (comme du savon noir par exemple).
L’huile de tung résiste à la majeure partie des produits ménagers (acides et bases) à l’exclusion des produits fortement chlorés ou à base de soude caustique.
- En extérieur, mieux vaut entretenir que guérir ! Prévoyez une couche au pinceau (hors soleil) tous les 2 ans maximum sur vos boiseries extérieures. Le bardage peut attendre une année de plus.
- Les terrasses et toutes vos surfaces planes (comme un plateau de table de jardin ou l’assise d’une chaise) sont plus gourmands en huile. Le soleil, le lessivage par la pluie et l’usure liée à l’abrasion enlève plus rapidement la protection. Pour une première imprégnation, 2 couches (hors soleil) au printemps et une couche à l’automne permettent de protéger plus durablement le bois. Ensuite, un entretien annuel : nettoyage à l’eau savonneuse (savon noir) si besoin, enlever les feuilles et autres débris végétaux, les salissures puis application d’une couche bien tirée. Pas besoin de ponçage. On ne remet pas le bois à nu.
Bonne protection de vos bois !
Toutes ces indications reflètent mon expérience. Elles sont données à titre indicatif et ne constituent pas un contrat entre nous. De multiples facteurs entrent en jeu comme le soin apporté à l’application, l’essence du bois, son taux d’humidité et son exposition.
Voilà, j’espère que ce guide de huilage du bois a répondu à toutes vos questions. Si ce n’est pas le cas, contactez-moi afin que j’améliore son contenu.
Et si vous êtes fière/fier de votre réalisation, envoyez-moi quelques photos à l’adresse [email protected] afin que je les partage sur le site !
À bientôt,
Guillaume de Sol-éco