Huiler et protéger le bois

Comment protéger le bois en extérieur ?

Grange de montagne sous la neige

Protéger le bois en extérieur n’est pas si compliqué si l’on respecte certaines règles et en fonction du climat. Le bois est un des matériaux de construction les plus utilisés en extérieur. Bardage, terrasse, pergolas, mobilier de jardin, clôtures, il est partout. En même temps, il est soumis à des conditions extrêmes : UV (soleil et lune), variations de température et d’hygrométrie… Sans parler des insectes comme les termites ou les capricornes. Du coup, comment protéger le bois durablement et de manière écologique en extérieur ? Nous allons détailler concrètement dans cet article plusieurs milieux extrêmes : mer (Bretagne), montagne (Haute Savoie), semi-continental (Belgique). Quelque soit l’endroit où vous habitez, vous trouverez dans cet article des conseils précis correspondant à votre cas particulier.

Angle de batiment en bois brûlé avec une ligne jaune
Extension d’une mairie bretonne en shou sugi ban avec une ligne jaune élégante. (MEBB)

1/ Voici pourquoi le bois grise

Avant de détailler différents milieux, je vais vous expliquer pourquoi le bois grise en extérieur. Ce n’est pas l’action des UV qui grise le bois. Les UV rendent le bois plus sombre (sauf certaines essences comme le Wengé). Le grisaillement du bois est un phénomène naturel plus ou moins long qui n’altère pas les qualités du bois. Il est dû à un champignon microscopique.

Il faut de l’humidité (plus de 20%) et l’aide d’une bactérie qui prépare le bois. Ensuite, le champignon lignicole (« qui pousse sur le bois ») s’installe et se nourrit des nutriments contenus dans les couches supérieures du bois. Ce champignon n’abime pas le bois car il ne détruit pas les parois cellulaires, contrairement aux champignons lignivores (« qui mange le bois »). Les champignons lignivores ont aussi besoin d’humidité, d’une absence de lumière et colonise les endroits confinés. Les dessous de terrasses mal ventilées sont des lieux rêvés pour leur développement !

2/ Comment lutter contre le grisaillement du bois ?

Vous n’êtes pas convaincu par l’effet esthétique du gris argent ? Alors, vous allez peut-être devoir mener une lutte incessante contre ce minuscule champignon. L’air ambiant contient des quantités folles de spores prêts à coloniser de nouveaux espaces. S’ils sont moins destructeurs, ils partagent avec l’Humain des désirs expansionnistes !

Nettoyeur haute pression

panneau attention

Vous pensez en venir à bout avec un bon coup annuel de nettoyeur haute pression ? Effectivement, en creusant la couche superficielle du bois de votre terrasse ou bardage, le gris est parti. OK. En fait, vous venez juste de préparer le terrain de jeu idéal du champignon ! Il s’accroche beaucoup mieux sur les support rugueux que sur un bois finement poncé.

Le dégriseur

C’est décidé, vous allez exterminer ce petit champignon de rien du tout qui grise votre bois. Le dégriseur est votre Graal ! Armé de votre seau et de votre balai, vous allez lui faire la peau à cet ennemi microscopique. Mouais. Dans ces cas-là, on se retrouve souvent avec un produit contenant de l’acide oxalique (présent naturellement en faible dose dans l’oseille, les épinards, la rhubarbe ou les betteraves), de l’eau oxygénée, de l’ammoniaque…

Devinez où ces merveilleux produits vont finir leur ruissellement ? Dans votre jardin bien sûr ! Pas sûr que les vers de terre et autres alliés vous remercient. Alors oui, il existe des produits alternatifs estampillés « écologique ». Ils sont évidemment beaucoup plus cher et leur efficacité est limitée. Du coup, il va falloir frotter et… créer de l’accroche pour vos futurs champignons-griseurs. Un véritable cercle vicieux.

Et si on réfléchissait différemment ? En mode 80/20 loi de Pareto ? 20% d’efforts et 80% de résultat.

3/ Comment éviter le grisaillement du bois ?

Revenons-en à la cause du grisaillement : le bois humide à plus de 20%. Et si nous réfléchissions à éviter au bois d’atteindre ce seuil critique ?

Par exemple, si vous avez un projet de construction et que vous souhaitez mettre du bardage, il y a une astuce simple. En faisant un débord de toit plus important (comme dans les maisons bio-climatiques) vous protégez une surface plus importante de votre mur. Vous pouvez aussi faire un soubassement assez haut en pierre ou autre matériau insensible à l’humidité. Vous éliminez ainsi également les projections basses.

Pour une terrasse bois, on peut réfléchir à la couvrir. Pergolas, toit en polycarbonate ou en verre.Cela permettra en plus d’en profiter plus souvent !

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4/ Protéger durablement votre bois extérieur

un vieux chalet sous la neige
Comment protéger le bois à l’extérieur ? (photo de Yann à Morzine)

Si votre bois est déjà en place (bardage, terrasse en bois, mobilier de jardin en bois, pergolas, claustras, clôtures…), il faut lui éviter au maximum de se gorger d’humidité.

Pour protéger le bois en extérieur, il n’y pas 36 solutions sur le marché. 36 produits oui mais 2 solutions : les lasures et les huiles.

A/ Les lasures

Teintées ou naturelles, la famille est grande ! Gélifiées ou liquides, plus ou moins écologiques. Ces produits forment une pellicule plus ou moins souple à la surface du bois. Elles demandent un entretien régulier. En choisissant cette solution, vous devrez appliquer 2 à 3 couches pour commencer puis au moins une couche tous les 2 à 5 ans suivant l’exposition et l’efficacité du produit.

Les lasures durcissent sous l’effet des UV. Les variations hygrométriques du bois provoquent des microfissures. L’humidité s’engouffre ensuite par ses fissures et se retrouve piégée dans le bois. La couche s’écaille et le bois grise. En choisissant ces produits, vous devez lutter sans cesse contre les éléments. Je ne discute même pas de l’apparence du bois lasuré. On est loin d’une couleur « naturelle ».

Chimiquement, ces produits sont constitués de résines polyuréthane dispersées dans un liant qui apporte la souplesse. Le polyuréthane est un plastique fantastique (comme je suis nantais, je pense évidemment à Elmer Food Beat en disant ça ;)). S’il plutôt stable une fois catalysé (c’est-à-dire après avoir relargué un peu de cov pendant quelques heures / jours…), sa production rejette beaucoup de gaz polluant pour les basses couches de l’atmosphère.

Sa fin de vie est encore plus difficile à gérer. Les écailles de lasure se dispersent dans la nature et se dégradent très lentement. Du coup, j’en reviens à Elmer Food Beat qui a revisité en 2019 son célèbre hit des années 90 : le plastique, c’est dramatique !

Aujourd’hui, nous trouvons sur le marché principalement des lasures en phase aqueuse. L’idée semblait séduisante sur le papier. Moins de COV et un nettoyage à l’eau. Sauf que cela pose 2 problèmes

  • La chimie est plus complexe. Avez-vous déjà essayer de mélanger de l’eau et de l’huile ?… Vous avez certainement obtenu une vinaigrette ! C’est un peu pareil avec ces produits qui mélangent corps gras et aqueux. Du coup il faut stabiliser l’ensemble par un procédé délicat.
  • Quand on nettoie ses outils à l’eau, on a moins cette impression de danger, de pollution qu’avec un produit solvanté. Du coup, on lave nos pinceaux à grand volume d’eau potable. Le hic, c’est que les résidus s’amassent alors dans les boues d’épuration. Et savez-vous ce qu’on fait avec ces boues (qui contiennent également des molécules pharmaceutiques) ? On les épand dans des champs pour les « fertiliser ». Pour s’en débarrasser en fait. Pas le choix… Du coup, je ne suis pas tellement partisan des produit à l’eau. Et lorsque j’en utilise, j’essuie mon pinceau au maximum sur du journal. Ensuite j’utilise un fond d’eau dans un récipient que je laisse ensuite s’évaporer.

B/ Les huiles

bidon d'huile de Tung sol-éco posé dans un chantier
Un bidon d’huile de Tung sol-éco sur le chantier de Yann à Morzine (photo de Yann)

On va parler ici uniquement d’huiles végétales. Pas d’huile de vidange 😉 (certaines granges et maisons du nord de l’Europe ou même dans nos montagnes sont enduites de ce déchet…).

Pour protéger le bois extérieur, seules 2 sont régulièrement employées :

  • L’huile de lin (que nous allons éliminer rapidement)
  • L’huile de Tung

>>>L’huile de lin

Elle est issue d’une plante très intéressante dont on utilise les fibres, les graines et l’huile. Mais clairement, je ne recommande pas l’huile de lin pour la protection du bois en extérieur. Et c’est dommage car elle est locale et bien plus économique que l’huile de tung. Elle souffre pour être efficace de 3 inconvénients majeurs :

  • Contrairement à ce que je lis sur le net, elle ne sèche pas seule. On doit donc lui ajouter un catalyseur pour qu’elle puisse durcir. Ces siccatifs posent différents problèmes (pollution, toxicité, COV) suivant leur composition (ceux au plomb sont désormais interdits dans de nombreux pays, ouf !).
  • L’huile de lin est sensible aux UV. L’huile jaunit avec le temps.
  • Les bactéries adorent l’huile de lin. Le bois noircit très vite s’il est exposé à l’humidité (même en intérieur).

Bon, pas la peine de vous faire un dessin, on la gardera (ou pas) pour quelques usages précis dans la maison…

>>>L’huile de Tung

L’huile de Tung est la plus adaptée à la protection des bois en extérieur. Si vous voulez tout connaitre de cette huile, lisez cet article que je lui ai déjà entièrement dédié.

bidon d'huile pure tung de 5 Litres
Bidon de 5 litres d’huile de Tung pure

En bref, l’huile de Tung est issue de la graine d’un arbre cultivé sous le 30ème parallèle. C’est la seule huile à pouvoir sécher toute seule et garder une souplesse. C’est pourquoi elle est très employée dans les vernis et peintures de qualité. Elle leur apporte de la souplesse et la résistance à l’humidité. L’huile de Tung résiste également beaucoup mieux aux bactéries et aux champignons que l’huile de lin.

Ses propriétés sont connue depuis longtemps car les chinois la mélangeait au mortier de la muraille de Chine. L’huile de Tung aurait donc contribué à la longévité de la muraille en empêchant l’humidité de pénétrer dans les joints entre les pierres. Avec le gel, cette humidité aurait été fatale à la fameuse muraille…

J’ai découvert l’huile de Tung en 2009 lorsque j’ai pris la décision de ne plus vernir mes meubles et sculptures. J’avais entre temps testé de nombreux produits (huiles dures danoises, cires végétales…). Aucun de ces produits ne répondaient complétement à mes attentes. C’est en me penchant sur les traditions japonaises et chinoises que j’ai découvert cette huile fabuleuse.

Depuis, je n’ai toujours pas trouvé de produit mieux placé ! L’huile de Tung répond à tous mes critères :

  • Écologie
  • Rapport qualité / prix
  • Durabilité

C’est donc ma solution privilégiée, celle que je vous recommande, pour protéger le bois en intérieur et en extérieur ! Et je ne suis pas le seul à en être convaincu. Dans la suite de cet article, vous allez rencontrer 3 personnes, professionnel ou particuliers, qui ont opté pour l’huile de Tung. Avec eux, nous allons sillonner la pointe bretonne, la moyenne montagne à Morzine et les Ardennes belges. 3 lieux, 3 climats, 3 contraintes, 1 seul choix.

Marc Eliès (MEBB) et la Bretagne

Marc Eliès est brestois. De Lampaul Plouarzel plutôt. Il aime le béton… Et la mer. En rénovant sa maison, il se prend de passion pour le béton. Il nourrit alors le projet d’ouvrir un atelier de création d’objets et de mobilier en béton.

Lames de bardage brûlées, creusées et brossées puis huilées yakisugi
Bardage yakisugi très creusé par le brossage (MEBB)

Et puis la sérendipité s’en mêle. Marc désherbe au chalumeau autour de sa maison. Par mégarde, il brûle une chute de bois qui se trouve là. L’effet le séduit. Le soir même, il se plonge dans des recherches sur internet et découvre le monde du Shou Sugi Ban ou Yakisugi.

Il monte rapidement son atelier et alterne entre production de bardage brûlé et recherches techniques. Marc teste de nombreuses méthodes pour brûler rapidement et efficacement le bois. Il utilise dès le début l’huile de Tung pour protéger ses bardages et fixer la couche de carbone. Il essaie beaucoup d’autres produits du marché puis revient finalement à l’huile de Tung…

Ce qu’il aime dans le bardage brûlé.

Marc est exigeant. Son sens éthique et esthétique couplés à sa curiosité le poussent à aller toujours plus loin. Il veut être sûr d’avoir trouvé la « meilleure solution ». Durabilité, beauté, écologie. Pour lui, c’est un trio indissociable.

Il aime voir le bardage changer d’aspect en fonction de la lumière, de la position du soleil ou de l’humidité. 50 nuances de noir…

Ce qui le satisfait également, c’est l’absence de chimie. Une protection efficace sans molécules complexes. Pour Marc, c’est primordial ! D’autant qu’il a toujours été déçu du rapport qualité / prix des produits issus de la pétrochimie…

Ses conseils et retours d’expérience

Comme beaucoup de bretons, Marc ne tire pas des bords quand il s’exprime ! Quand je lui demande quels sont les avantages du Shou Sugi Ban protégé à l’huile de Tung, il me répond du tac au tac : Aucun !

Comme ça réponse me bouscule un peu, je l’aide à approfondir. « Si c’est pour mettre du bardage brûlé à en haut d’une falaise de Penmarch, face à Boston, il va se faire buriner par le vent et lessiver par la pluie ».

OK Marc, c’est vrai qu’il n’y a pas de phare en bois en Bretagne, seulement au bout du monde, au Cap Horn !

Hormis ce « disclaimer » comme disent les américains, Marc est un enthousiaste du bardage Yakisugi ! Pour une couche carbonisée avec de grosses écailles, il va choisir la méthode de la « cheminée » (3 planches liées entre elles, installées à la verticale lors du brûlage).

Protéger le bois en extérieur dans les Ardennes. Surélévation de maison en bois brûlé
Surélévation d’une maison bretonne en bardage Yakisugi par MEBB

Il préfère les bois dense, contrairement au cryptoméria japonais qui est très léger. Pour lui, la couche carbonée qui protège le cœur du bois est plus solide.

Sa technique est de gorger la couche brûlée d’huile de Tung, de la saturer complètement afin de la rendre souple et résistante. Exactement l’inverse du résultat à la sortie du four ! Il obtient donc la protection du carbone alliée à la souplesse de l’huile de Tung…

Je lui demande également ce qu’il pense de l’utilisation d’Accoya (un bois qui a subit un traitement particulier pour être plus résistant) pour le Yakisugi. Il me répond avec humour : « ceux qui brûlent ce type bois n’ont rien compris ! C’est comme peindre une statue en or avec de la peinture glycéro ! »

Marc Eliès (MEBB) produit du bardage brûlé en fonction de vos besoins. Il expédie ses lames dans toute la France. Retrouvez ses coordonnées complètes en fin d’article.

Un chalet à Morzine : protéger le bois en extérieur à la montagne

Chalet sous la neige avec bardage en bois brûlé brossé et soubassement en pierre
Le chalet de Yann avec le bardage en bois brûlé brossé (avant la pose du placage de pierre en soubassement.

Yann a rénové une grange sur un plateau à 1160m d’altitude, entre Morzine et les Gets, en Haute Savoie. Son climat est très ensoleillé avec un un vent modéré. Le bâtiment d’origine date de 1822. En 2017, il débute son chantier de réhabilitation totale.

D’emblée, Yann voulait éviter le bardage en partie basse : neige et éclaboussures de terre l’aurait usé et sali rapidement. Il a donc opté pour un soubassement en placage de pierre de 1,70m de haut (en moyenne car il y a de la pente !). Le reste des murs est habillé de bardage en sapin blanc acheté auprès d’une scierie locale. Le brûlage de ses lames à rainure-languette est en cours. Yann est exigeant et aime faire par lui-même alors il prend son temps. Il n’y a que les grosses poutres de charpente de son débord de toit qu’il a fait brûler par un professionnel. Il a confié ce chantier à l’entreprise Merotto à Bons en Chablais.

Sa découverte du bois brûlé

Yann voulait une solution rustique et durable pour son chalet. Il a cherché pendant des mois comment protéger son bois en extérieur. A l’origine, le vieux bois de mélèze de son chalet avait un aspect particulier que Yann cherchait à reproduire. En se penchant un peu plus dessus, il a compris que ces bardages avaient été durcis au feu puis enduits d’huile de vidange. A l’époque, on faisait avec les moyens du bord pour garder les choses en état le plus longtemps possible. En effet, l’écologie n’était pas encore une préoccupation !

Protection du bois en extérieur avec la technique du yakisugi. chalet de montagne avec bardage bois brûlé brossé et soubassement en pierre
Beau contraste avec le bardage Yakisugi brûlé/brossé et huilé et le soubassement en pierres plaquées.

Yann s’est donc mie en tête de trouver une solution plus respectueuse de l’environnement tout en offrant un aspect similaire. Le Yakisugi s’est ensuite imposé de lui-même…

Ses conseils pour le bois brûlé

La technique du shou sugi ban / Yakisugi ou bos brûlé, peu importe comment nous l’appelons, n’est pas très compliquée en soi. Par contre, pour avoir un résultat harmonieux sur l’ensemble d’une façade, cela demande une régularité de brûlage et de huilage.

Composition de 2 photos qui montre le procédé du brossage et le résultat final du bois brûlé brossé
Le brossage du bardage brûlé avant huilage est salissant et fastidieux mais le résultat est magnifique !

Yann nous recommande de bien brûler les nœuds du bois car cela peut être préjudiciable au résultat final. Si vous vous faites aider par plusieurs personnes sur les opérations de brûlage au chalumeau et de huilage, veillez à bien garder le même protocole tout au long du chantier.

En tout cas, Yann est ravi d’avoir trouvé une technique rustique et durable pour protéger son bois en extérieur. D’ailleurs, son chantier fait des émules dans le coin…

Protéger le bois en extérieur : les collines Ardennaises

Plus au nord, Anthony a mis du temps à trouver le terrain idéal pour y implanter son projet d’habitation. Il est un peu isolé, sur une petite colline des Ardennes belges, à 400 mètres d’altitude, entre Bruxelles et le Luxembourg.

Le chantier de maison d'anthony dans les Ardennes belges
La maison contemporaine d’Anthony dans les Ardennes belges avec son bardage en bois brûlé (yakisugi).

Pour son projet d’habitation, Anthony ne veut pas d’un pavillon classique en brique et crépi comme on en voit beaucoup dans cette région. Il entame alors des recherches sur internet via Pinterest notamment. En cherchant une esthétique et une couleur qui sera différente, il tombe sur le bois brûlé.

Le chantier débute en 2015. Anthony brûle son bardage lui-même. C’est un travail lourd (230m2 de surface totale) qu’il réalise petit à petit.

Son avis sur le yakisugi

La maison d’Anthony a une forme particulière. Il est vraiment satisfait de la manière dont le bois noir dessine les lignes architecturales. Il a trouvé l’esthétique qu’il recherchait !

Par contre, s’il ne faisait pas son bardage lui-même, le prix du shou sugi ban l’aurait freiné. Il insiste quand même sur le temps qu’il faut consacrer au process : brûlage, huilage à l’huile de Tung, découpe des lames, brûlage des coupes…

échaffaudage de pose le long du pignon sud d'une maison pour la pose du bardage Yakisugi
Anthony brûle et pose lui-même son bardage shou sugi ban.

Comme c’est un bardage vertical, brut de sciage et ajouré, Anthony brûle également les liteaux de fixation (bardage vertical = double liteautage !). Il visse ensuite ses lames avec des vis inox. « C’est un vrai budget ces vis mais j’en suis satisfait ».

Anthony attend encore avant de se prononcer sur le vieillissement de son bois brûlé car il n’a pas encore assez de recul…

Protéger écologiquement le bois en extérieur

J’espère que ce petit tour d’horizon de la protection du bois en extérieur vous aidera à faire votre choix et à vous poser les bonnes questions. Après des années d’essais, j’en arrive à la conclusion qu’il est plus intéressant d’entretenir une protection que de réagir lorsqu’il est trop tard !

PROACTIF au lieu de RÉACTIF !

Quel que soit le produit employé, si vous laissez une table de jardin en bois 3 ans de suite dehors sans la protéger, vous savez ce qui va arriver… Il faudra ensuite passer un week-end complet (voir plus) à poncer puis passer 2 ou 3 couches de protection. Bonjour les tendinites !

Question produit, vous l’avez compris, mon choix est fait depuis plus de 10 ans. Pour protéger mon bois en extérieur ou en intérieur, je choisis l’huile de Tung. En extérieur, je préfère passer une couche régulièrement sur les zones les plus exposées qu’attendre que le bois soit craquelé et gris. L’huile de Tung c’est la cosmétique du bois ! Au bout de quelques années, un bardage en bois par exemple, c’est comme une peau sèche : il faut l’hydrater. Pour cela, le mieux est d’appliquer une huile douce et naturelle qui protège vraiment 😉

Guillaume Le Penher

>>>Pour vos projets en bardage bois brûlé, contactez MARC ELIES-MEBB [email protected]

>>>Chaine Youtube de Sol-éco.

>>>Tableau Pinterest sur le Shou Sugi Ban / Yakisugi / Bois brûlé (technique, objets, architecture)

>>>Acheter de l’huile de Tung Sol-éco pour protéger votre bois en extérieur

8 thoughts on “Comment protéger le bois en extérieur ?

  1. Thierry Lecoup dit :

    Bonjour Guillaume,
    Je viens vers vous sans avoir réellement de question, mais plutôt pour vous féliciter pour la qualité de vos articles – j’ai passé la matinée à vous lire sur votre blog, très fourni et complet !
    En effet, je suis en train de faire des travaux dans ma maison et j’envisage de me mettre « gentiment » à la menuiserie, en commençant par des nichoirs à oiseaux, ruches, carrés potagers, etc.
    Tout ce que j’ai pu lire au sujet du bois brûlé « Yakisugi », de l’huile de tung… m’a donné beaucoup d’idées, et surtout d’optimisme, car je souhaite réaliser tous ces projets de manière « saine ».
    Je reviendrais vers vous prochainement, concernant entre autre vos scies japonaises présentes sur la Boutique…
    Encore bravo, et à bientôt sur votre blog ou votre chaîne Youtube ! Cordialement,
    Thierry Lecoup
    PS : Si, peut-être quand même une petite question : puis-mettre de l’huile de tung sur mes solives (intérieur) en sapin, « brut de pomme » une fois que je les aurais poncées ?

    1. Guillaume Le Penher dit :

      Bonjour Thierry !
      Merci beaucoup pour votre retour très positif sur le contenu du site !
      Je vous recommande de vous abonner aux emails que j’envoie épisodiquement, ils complètent bien les articles. En plus vous recevrez un bon de réduction de 5% 😉
      Et oui bien sûr, vous pouvez huiler vos solives !
      Bon chantier,
      Guillaume

  2. Maud dit :

    De nouveau moi, est-ce obligé de mettre de l’huile ? Qu’est-ce quelle apporte de plus que le brûlage n’apporterait pas ?

  3. Maud dit :

    Bonjour, pour mon potager, je désire « brûler » les planches qui vont retenir la terre. Comme je suis en mode récup au maximum, je pensais utiliser de l’huile de friture usagée (tournesol).
    Est-ce que cela conviendrait ?

    Merci.

    1. Guillaume Le Penher dit :

      Bonjour Maud
      Il y a 3 choses importantes dans vos questions : les planches, le brûlage et l’huile.
      >>>Les planches : suivant l’essence de bois, votre carré aura une durée de vie différente. Le mieux, c’est le chêne ou le châtaignier, le moins durable est le pin de coffrage.
      >>>Le brûlage : en fonction du degré de carbonisation, la longévité est aussi différente. Sur ce point il s’agit de trouver un équilibre entre brûlage profond et ne pas avoir une croûte trop friable. On revient alors aux différences de structure des bois. Leur croûte a une résistance différente.
      >>>L’huile : L’huile nourrit le bois, renforce son côté hydrophobe et si elle est siccative, va permettre de fixer la couche carbonée. Très peu d’huiles sont siccatives. Pour cela elle doivent avoir un indice d’iode de plus de 150. L’huile de tournesol est entre 110 et 145 (mon huile de Tung est entre 163 et 173). Elle ne séchera donc pas et se propagera petit à petit dans la terre ou servira de substrat à des micro-organismes et des champignons. Ce n’est donc pas l’effet recherché !

  4. Gregy dit :

    Merci Guillaume pour cette réponse rapide !
    La poutre est très abimée. Je vous envoie des photos dès que je retourne à l’atelier.
    Elle laisse passer l’eau car elle a de larges espaces, elle est sans doute pourrie à certains endroits ; c’est pour cela que je pensais à une solution pour le restaurer.
    Sinon, Saint Leu… non je ne pense pas, je suis toute nouvelle dans la profession. Avant je travaillais en amateur.
    J’ai vu que vous étiez artiste, sculpture ?

    Cordialement
    Michelle

  5. Gregy dit :

    Bonjour,
    Je suis à la recherche d’une solution pour une poutre de grange supportant l’ouverture de la porte. Elle est exposée plein ouest et reçoit la pluie. Nous avions installée une marquise qui s’est envolée avec la tempête. La poutre est très abimée, l’eau rentre dans la maison..
    Dites moi si des solutions existent pour restaurer la poutre déjà bien entamée par l’eau, la moisissure peut être.
    Je vous remercie
    Michelle

    PS vous trouverez une photo de cette grange sur mon site à « l’atelier »

    1. Guillaume Le Penher dit :

      Bonjour Michelle,
      Peut-être nous sommes-nous déjà croisés sur un salon Arts du Feu, Saint Leu…
      J’ai vu de loin votre poutre sur votre joli site. La marquise est une bonne idée, si vous pouvez la refixer ce serait top ! Ensuite, il semble qu’il y ait plusieurs points dans votre question : étanchéité, moisissures et xylophages, longévité du bois, structure.
      L’huile de tung protège et s’insère très bien dans les anfractuosités du bois. Par contre, elle ne va pas faire une étanchéité à l’air comme de la mousse polyuréthane par exemple. L’huile de tung résiste bien aux moisissures, bien mieux que l’huile de lin.
      Si votre poutre est très imbibée, c’est peut-être que le bois est pourri. Lorsqu’il est sain, la fibre du chêne ne pompe pas l’eau comme une éponge.
      Sans photos plus précises je ne peux malheureusement pas être beaucoup plus pertinent.

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